SUCCUBES
Eanna

La grande cité fortifiée d’Ur a été prise d’assaut par les troupes du terrible Mesium, le souverain aux serpents de la ville-Etat Lagash. Bénéficiant d’un courant de sympathie in situ, les armées de ce dernier ont investi la totalité de la place jusqu’à atteindre son roi, Abban. Sans aucun moyen de réplique, celui-ci est lâchement tué par l’auteur de la trahison. La reine Eanna est mise au courant du drame et ne trouve d’autre solution que de fuir tant qu’il est temps avec les quelques gens qui ont pu trouver refuge auprès d’elle. Mais lors de son escapade, elle est rattrapée par celui qui est l’origine d’un tel chaos et se doit de lui faire face. Malheureusement, elle est vaincue. Elle est  ensuite conduite devant le terrible Mesium. Celui-ci lui propose alors un marché que récuse totalement la captive. Aussi, elle se voit condamnée à souffrir physiquement, dans une très longue et avilissante agonie qui ne lui laisse malencontreusement aucun espoir. A moins qu’une toute petite concession de dernière minute du tyran l’amène à modifier sa triste destinée sous le couvert de Lilith !

 

Par phibes, le 15 janvier 2012

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Notre avis sur SUCCUBES #3 – Eanna

La série Succubes dont Thomas Mosdy a pris les rennes depuis son origine sous la coupelle de Jean-Luc Istin, directeur de la collection Secrets du Vatican, se renforce avec la sortie de ce nouveau one-shot dédié à ces femmes légendaires qui ont pesé dans la destinée du monde.

Avec Eanna, on reste dans l’exotisme oriental. Plus particulièrement, Thomas Mosdy nous fait remonter l’Histoire pour se retrouver au temps où la cité sumérienne mythologique Ur brillait par sa grandeur au sein de la Mésopotamie et faisait, de fait, des envieux. C’est donc sur l’un de ces épisodes guerriers que repose la présente aventure durant laquelle la destinée de la reine des lieux, Eanna, va basculer pour devenir in fine la grande prêtresse des filles de Lilith.

Assurément inspiré d’Enheduanna, celle qui est à l’origine semble-t-il des textes les plus anciens de notre Histoire et qui fut à l’origine d’une longues lignée de prêtresses mésopotamiennes de souches royales, le scénariste nous conte un récit captivant et sensible sur la reconquête d’une femme déchue par l’envahisseur. Le parcours ainsi mis en place profite à l’ouvrage par les nombreuses circonvolutions de la belle héroïne. De sa période amoureuse insatiable à sa vengeance et à son adhésion au culte féminin, Eanna nous transporte très agréablement au gré de ses péripéties multiples et parfois violentes, honorant ainsi sa quête et celles de toutes les femmes.

Après Adriano de Vincentiis, pour évoquer graphiquement la belle reine, Thomas Mosdy s’est associé à un autre artiste italien, en l’occurrence Gianluca Acciarino. Non connu du public français, il n’en demeure pas moins qu’il ne le restera pas longtemps. En effet, ce dessinateur comme son prédécesseur, œuvre dans un réalisme sensuel extraordinaire. On en veut pour preuve le superbe travail qu’il met en œuvre pour honorer la beauté féminine. Son trait est assuré, rond, charnel et accompagné d’un sens du détail remarquable qui porte vers le haut la qualité de son dessin. Le côté historique de l’aventure n’est nullement écorché, grâce à la justesse et à l’authenticité du trait issues d’une recherche documentaire avérée qu’il use avec adresse. A noter que la mise en couleur, pour le moins chatoyante, est signée pour la deuxième fois dans la série par Marta Martinez en pleine forme artistique.

Un récit complet sur une nouvelle adepte (la première) du culte de Lilith assurément très réussi.

 

Par Phibes, le 15 janvier 2012

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