STRAPONTIN
Et le tigre vert

Invitée par le Maharadjah Georges, Miss Lou Thompson, sujet anglais, somme Strapontin de la conduire au Royaume de Patatah perdu entre l’Inde et la Birmanie. Après un long périple mouvementé, ils arrivent à destination. Mais c’est dans une morosité ambiante qu’ils sont accueillis. En effet, le royaume et le règne du grand Seigneur sont menacés par la secte des tigres verts qui a repris du service. Choqués par ces informations et menacés directement par les fauteurs de troubles, Miss Thompson et Strapontin offrent leur aide pour désorganiser le groupuscule.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur STRAPONTIN #1 – Et le tigre vert

Le 22 janvier 1958, l’association de deux jeunes auteurs, Edouard Berckmans (alias Berck) et René Goscinny (on ne le présente pas) donne naissance à la première aventure d’un nouveau personnage, Strapontin. Ce dernier, fort de sa popularité du moment, va sévir durant une bonne dizaine d’années dans les pages du Journal de Tintin et va venir conforter la place de l’humour juvénile dans l’hebdomadaire.

Strapontin est un chauffeur de taxi, petit bonhomme modeste, peu prétentieux, circulant à bord d’un véhicule désuet datant d’entre les deux guerres, qui, sans ambition aucune, va se déclarer véritable globe-trotter pour vivre des aventures exotiques.

L’aventure présente, qui se déroule en 30 planches, se passe principalement dans un pays imaginaire soumis à des tensions internes dues à la renaissance d’une faction ambitieuse qui s’oppose à l’autorité locale, le Maharadja. Il va de soi que les péripéties, destinées en premier lieu aux enfants, se déroulent dans un climat de non-violence. L’humour gentillet est donc de mise avec ce sympathique Strapontin et permet d’apprécier les qualités narratrices et gaguesques d’un scénariste montant, qui n’a pas encore travaillé sur la série qui le rendra célèbre à savoir "Astérix". La juvénilité et la finesse de ces personnages, le rocambolesque des situations, la prévenance des dialogues, font de cette équipée un moment de détente plein de charme, de simplicité, auréolé d’une pointe de nostalgie.

Les graphiques de Berck, inspirés par le travail de son ami Raymond Macherot, collent merveilleusement au climat "goscinnien". Son trait qui est tout point conforme au classicisme franco-belge est tout en douceur, dégageant une bonhomie plaisante qui ne peut qu’attirer la sympathie. On sent dans ses dessins bien maîtrisés une certaine générosité, une tendance à apporter du rêve aux enfants… et aux autres aussi.

Allez, hop, en route pour une virée au royaume du Maharadjah Georges et des tigres verts en compagnie d’un sympathique taximan plein de ressources et d’une Miss Thompson non moins volontaire. Un agréable moment de relecture !

Par Phibes, le 20 octobre 2008

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