STEPHANE CLEMENT, CHRONIQUES D'UN VOYAGEUR
L'or bleu

Arrêtée à l’aéroport d’Alep en Syrie pour transport illégal d’antiquités en ivoire, Cynthia, l’amie de Stéphane, est enfermée en prison. Conscient des conséquences, Stéphane se rend d’urgence sur les lieux et va tenter de la faire libérer. Il arrive à Alep en plein conflit géo- politique dont le sujet principal concerne les points d’accès aux cours d’eau, le fameux Or Bleu. Les plus grandes victimes sont les kurdes qui voient leurs villages menacés de disparaître à cause des barrages.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur STEPHANE CLEMENT, CHRONIQUES D’UN VOYAGEUR #11 – L’or bleu

Avec l’Or bleu, la problématique du Proche-Orient est brossée un peu rapidement mais de façon très claire presque clairvoyante. Sous couvert d’une nouvelle aventure du grand voyageur Stéphane Clément, le Proche Orient montre un aspect moins connu du monde. Beaucoup ignorent en effet le contexte géopolitique et les drames humains qui se jouent sur les territoires dépendants des fleuves. L’eau, richesse inestimable dont les plus fervents écologistes ont déjà compris la valeur capitale pour la survie de la planète, cet Or bleu donc provoque des conflits. Il sert de monnaie d’échange et de moyen de pression, de chantage.
Les minorités kurdes, décidées à essayer de préserver leurs villages et le libre accès aux points d’eau, tentent désespérément de se battre.

Entre les Israéliens, les Libanais, les Syriens et les autres communautés, il est difficile de repérer et de mesurer l’enjeu. La bande dessinée de Ceppi le décode et rend ainsi les choses compréhensibles ce qui est un bel exercice pédagogique ajouté à l’exercice d’auteur. Réussi également le dessin tout comme les couleurs totalement en accord avec le thème.
Le fil rouge est bien celui de la tentative de libération de Cynthia mais la toile de fond est le sujet le plus important de cet album. Les conflits autour de l’or bleu sont omniprésents. Au Proche –Orient, la guerre aux multiples visages se développe vers celle de l’eau. Le point déterminant étant le libre accès aux points d’eau, le mouvement nationaliste kurde en revendique activement le droit. Sans eau pas de survie possible : tout est dit !

Cet album essentiel sur le sujet peut se lire indépendamment et pose des bases de réflexion que tous peuvent approfondir, d’autant que le problème s’élargit au monde. Le problème récurrent va en s’aggravant et la Semaine mondiale de l’eau s’est ouverte dimanche 20 août 2006 à Stockholm. Comme quoi la bande dessinée sans être visionnaire apporte tout de même de l’eau au moulin.
Découverte vivement conseillée.

Par MARIE, le 22 août 2006

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