Starve

(Starve 1 à 10)
Il y a quelques années de ça, Gavin Cruikshank, un célèbre cuisinier, a créé un programme de télé-réalité culinaire : Starve, qui met en scène une série de défis culinaires, de plus en plus extrêmes. Mais devant son succès de plus en plus grand, Gavin s’est exilé, laissant femme et enfant derrière lui… Mais quand l’audience commence à décliner, on lui demande de revenir afin de redynamiser Starve, de sortir tout le monde de la panade ! Cependant, Gavin est bien décidé à donner à tout ce petit monde une bonne leçon…

Par fredgri, le 2 mai 2017

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Notre avis sur Starve

On commence à bien connaître Brian Wood et cette façon si particulière de politiser ses récits sans en avoir l’air, d’amener une critique du système, le tout au travers d’intrigues adroites et captivantes. Il n’a pas perdu cet engagement des débuts, même s’il s’est depuis quelque peu aseptisé, c’est vrai !
Néanmoins, avec Starve, il revient d’une part sur un récit très prenant et pro-actif, mais en plus il ne se contente pas d’un simple regard aigri, ses personnages veulent continuer de se construire, d’amener les choses à réellement changer !

L’univers de Starve est futuriste, non pas tel qu’on peut le voir dans Star Wars, mais plus proche d’un Blade Runner sans technologie ou engins volant délirants ! Il s’agit ici bien plus de présenter une société ou les clivages entre classes sont encore plus marqués, ou le public se tourne vers du futile, vers des émissions de télé réalité décalées. La société de consommation dans toute sa gloire… Et de ce point de vue là l’aspect culinaire de cette série prend tout son sens.
Gavin, le héros, doit "nourrir" ses spectateurs de plats à la fois inaccessibles et outrageusement extravagants, le tout enrobé dans un spectacle permanent, une longue performance qui doit tenir le public en haleine !
Il aime cuisiner, il aime réfléchir aux saveurs, aux mille et une façons de mélanger tel ou tel ingrédient, il aime surtout pousser son excellence. Cependant, tout ce filtre médiatique ne lui parle absolument pas, ce mensonge permanent qui l’éloigne de l’essentiel ! Quand il revient de son exil, lorsqu’il retrouve cet univers trompeur, il se dit qu’il va certainement arriver à prendre sa revanche sur cette société, mais c’est sans compter sur l’amertume de sa femme et l’amour de sa fille. Ses plans vont progressivement évoluer…

Un album qui se lit d’une traite, absolument captivant d’un bout à l’autre, même si, je l’avoue, le sujet ne m’intéressait pas des masses, à priori ! Mais Wood a une écriture tellement fluide, qui glisse avec facilité, qu’on se laisse vite prendre au jeu.

Quand au graphisme de Danijel Zezelj, c’est sublime, magnifiquement contrasté, avec un sens de la mise en scène plein de charme !

Un très bel album qui fait réfléchir sur la déliquescence de notre société et l’importance de l’authenticité !

Par FredGri, le 2 mai 2017

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