Starstruck Deluxe Edition

Très loin dans un autre univers, quelques grandes fortunes se partagent le système solaire. Dans un coin perdu de la galaxie, une femme nommée Mary Medea et son amant Randall Grommit mettent en place une stratégie qui devrait leur permettre d’infiltrer toutes ces fameuses grandes fortunes. Ils crééent une série unique de robot féminin: les Annies, qu’ils envoient pour "séduire" les grands patrons de ces mutinationales de l’espace. La première Annie est envoyée sur Mirage, fief du Baron Bajar. Mais ce dernier se désintéresse complètement des femmes, complètement absorbé par son travail, Mary et Randall décident d’agir directement sur l’héritier, le jeune Kalif, mais ce dernier est quelque peu "fragile" et tout ne se passe pas vraiment comme cela devrait…
Lorsque la sœur jumelle de Kalif décide de faire un test sur son frère en suggérant au Baron Bajar d’éliminer la belle Annie qui obsède Kalif, elle ne se sait pas comment ce dernier va réagir. Complètement déboussolé le jeune homme se met à errer dans les couloirs, portant son automate décapité sous le bras, perdu dans un long monologue incohérent. De son côté, Mary Medea voit alors son plan réduit à néant…

Par fredgri, le 23 mars 2014

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Notre avis sur Starstruck Deluxe Edition

Le projet Starstruck est un de ceux qui me fascinent le plus. J’ai découvert tout d’abord cet univers au début des années 90 alors que…

Mais reprenons les choses dans l’ordre.
A la fin des années 70, la jeune Elaine Lee, qui vient juste de remporter quelques prix pour ses pièces de théatre, décide de créer un spectacle de SF, dans un univers complètement barré et très riche. On lui présente alors, à l’occasion, l’artiste Mike Kaluta et Elaine lui propose de créer les costumes de ce spectacle qui s’appelle Starstruck. Cette collaboration fonctionne tellement bien qu’assez rapidement les deux compères ont l’idée de continuer l’aventure en BD. Cela va commencer par des histoires paraissant dans Heavy Metal, le tout repris dans un Graphic Novel en 84 chez Marvel/Epic, puis suivi par une mini série l’année suivante (en France quelques épisodes de Heavy Metal seront traduits dans les Echo des Savanes special USA).
Mais voilà… le projet est extrèmement ambitieux formellement. Elaine Lee use d’ellipses très audacieuses, oblige le lecteur à recoller lui-même certains morceaux, à comprendre le rapport qu’il peut y avoir entre certaines scènes et finalement Starstruck ne trouve pas son lectorat. Beaucoup étant refroidit par l’hermétisme qui se dégage de ce projet. Il faut dire que les créateurs n’y vont pas par le dos de la cuillère, on est en pleine saga SF, on y trouve des passages Heroic Fantasy, il y a des tas de références littéraires et on peut sauter de 15 ans dans le futur d’une page à l’autre. C’est donc une lecture très exigente qui n’épargne pas les lecteurs.
En 1990 Dark Horse relance le projet, mais en version augmentée. A la base il devait y avoir 3 arcs de 4 numéros et en noir et blanc, reprenant d’une part le Graphic Novel, ensuite la mini série et finalement la conclusion jamais sortie (je précise que le spectacle à l’origine de ce projet se passait dans le futur des BD), le tout augmenté donc de plus de 300 pages, il s’agissait de "Starstruck, the expanded universe". Et, là, en effet, de nombreuses pages venaient compléter les séquences parues et éclaircissaient énormément l’intrigue. Mais il faut croire que ce ne fut pas assez, car, à l’issu du premier arc, tout s’arréta à nouveau. On a entendu, au début des années 2000, parler de gros volumes qui reprendrait tout ça et iraient jusqu’à la conslusion, mais on ne dépassa pas le stade de la rumeur…
Jusqu’à la sortie du premier numéro de Stastruck chez IDW, en version couleur et reprenant, tout d’abord, le premier arc des expanded universe, le tout sur 13 numéros rassemblés ici dans un volumineux album bourré de bonus !

Un projet compliqué donc.

Ce qui m’a tout de suite plut dans ce projet c’est l’extrème ambition qui se dégage de cette histoire, et son exigence aussi. Je veux dire que le lecteur doit vraiment agir et prendre les devants pour comprendre tout ce qui se trame, c’est fascinant et surtout c’est passionnant. En relisant cet album je me suis surpris à retrouver la flamme qui me fit vibrer. J’ai toutefois conscience que c’est une série très particulière, difficile d’accés, qui demande un vrai effort, d’autant que si nous ne savons pas lire les indices semés ça et là cette lecture peut très vite refroidir le néophyte, mais je trouve que c’est un projet qui mérite réellement l’effort. Peut-être amenera-t il ses nombreux fans à soutenir la suite (depuis la sortie de l’album Lee et Kaluta ont lancé le projet de la suite par le biais de Kickstarter…) !

L’autre point très important de Starstruck c’est le travail de Kaluta, alors au meilleur de sa forme. On voit quand même la différence entre les scènes qu’il a dessiné en 84 et celles qu’il a rajouté en 90, malgré tout son style est très précis, très détaillé (un régal pour les yeux quand on a le plaisir de découvrir ce dessin par le biais des Expanded Universe en N & B) et chaque personnage est extrémement expressif, d’autant que l’artiste ponctue chacune de ses planches d’une multitude de détails qui rajoutent de l’épaisseur à cet univers foisonnant.

Je suis donc fan de Starstruck depuis près de 20 ans et je suis particulièrement content de revoir ces personnages revenir ainsi. Je ne trouve pas que les couleurs majoritairement flashy soient forcément du meilleur gout même si la technique est époustoufflante, peut-être que ce côté pimpant casse un peu, justement, l’aspect détaillé du dessin, et c’est dommage. Mais on peut se douter que cela parle à davantage de lecteurs actuels, bien plus que si ça avait été en noir et blanc !

Nous attendons donc la suite qui devrait arriver en 2014. Les images qui circulent montrent que Kaluta fournit un boulot incroyable sur ces nouvelles planches !
Nous serons donc au rendez-vous !

Par FredGri, le 23 mars 2014

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