SPIROU ET FANTASIO - L'INTEGRALE
Rob-Vel 1938 - 1943

Ce volume 0 rassemble l’intégralité des pages qu’a dessinées le créateur de Spirou, Rob-Vel. cela va donc du 21 Avril 1938 au 2 Septembre 1943. On trouve aussi les 6 pages qu’il dessina en 70 pour le Spirou hebdo 1682. Le tout accompagné par une intro très exhaustive qui raconte l’arrivée de Rob-Vell, la création du journal, agrémenté d’illustrations de Rob_Vel !

Par fredgri, le 21 janvier 2013

Publicité

Notre avis sur SPIROU ET FANTASIO – L’INTEGRALE #0 – Rob-Vel 1938 – 1943

Comme beaucoup d’autres fans j’imagine, je rêvais qu’un jour Dupuis revienne, par le biais d’une Intégrale de ce genre, sur le créateur graphique de Spirou, Rob-Vel lui même (croisons les doigts pour avoir ensuite une véritable Intégrale Jijé !!!). Jusque là je n’avais vu que quelques rares cases et je me demandais ce qu’il avait bien pu se passer pour le groom et son écureuil avant que Jijé ou Franquin ne reprennent tout ça en main.

Mais d’abord, il faut dire que ce volume est particulièrement bien conçu. On a droit à une longue introduction qui nous présente à la fois la maison Dupuis, comment ils travaillaient à cette époque, comment leur est venue, un jour, l’idée de créer un magazine de BD appelé Spirou et par quel moyen ils en sont venus à faire appel à Rob-Vel, un artiste parisien ! C’est à la fois très synthétique et bourré d’informations passionnantes.
Car, en effet, ce qui nous marque, nous, c’est qu’on connait l’impact qu’aura ensuite ce personnage sur le paysage de la BD franco-belge, on connait les auteurs qui se sont ensuite succédés, et ici, on est à la base de tout ça. Et bien sur, le personnage, tel qu’on le connait maintenant, était déjà là quand il débarqua pour la première fois en entête du premier numéro en 38 !
Évidemment, il était plus farceur, plus joueur, il travaille à l’hôtel Moustic, c’est un vrai petit groom qui démontre très vite un haut degré d’astuce et de débrouillardise. Si les premières planches voient se succéder une série de gag en une planche tournant autour des blagues que le gamin peut faire aux clients ou à ses collègues, très vite, néanmoins il va se lancer dans l’aventure, dans les voyages autour du monde. Ça commence avec le richissime américain, Mr Billmoney qui demande à Spirou de l’aider à dépenser 1 millions en un mois, pari tenu, les voilà parti, après avoir complètement rénové l’hôtel, en Afrique, puis en pleine mer ou ils découvrent une étrange ile ou ils rencontrent Spip, un petit écureuil prisonnier que Spirou prend sous son aile… Et vont donc s’ensuivre toute une série d’aventures complètement débridées ou Spirou va devenir à tour de rôle fermier pour une basse court d’animaux savants, coach pour un boxeur, cow-boy, groom dans un château, détective etc.
Voilà, c’est commencé, les aventures de Spirou sont bel et bien lancées !

Le style de ces histoires (écrites la plupart du temps par la femme de Rob-Vel, Blanche Dumoulin) est assez "basique", très léger et emprunt d’une sorte de gaité très communicative. On suit le jeune héros dans ses péripéties, parfois on se dit que telle idée est quand même tordue, mais ça passe très bien avec le ton général qui nous amène à dévorer ces planches sans se poser vraiment de question. On sent bien, bien sur, que ça manque de travail de fond, qu’il s’agit principalement de récits constitués de pages qui se suivent, d’histoires qui s’écrivent au fur et à mesure, mais en cela on retrouve aussi l’esprit "comics strip" de ces années, une page par semaine, un bout d’histoire à chaque fois ! (A cette époque, les BD qu’on retrouvait dans les publications belges venaient principalement des USA, très très peu de créations dites Belges, exceptées en effet des choses comme Tintin… De plus, Rob-Vel a été formé aux studios américains, c’est un langage qu’il connaissait bien !)
Et c’est une vraie réussite, franchement. On se prend très vite au jeu et c’est passionnant !

Graphiquement, c’est assez irrégulier. Dans l’intro il est expliqué que Rob-Vel devait fournir en dessin deux autres journaux, tout en faisant des traductions en parallèle, du coup, à un moment donné il s’est adjoint l’aide d’autres iluustrateurs. Puis il a du partir rejoindre l’armée, et même s’il travaillait sur ses planches quand il le pouvait, Blanche devait trouver des solutions, avec d’autres dessinateurs ou elle même aux crayons (il y a eu notamment Jijé qui a assuré l’intérim pendant quelques temps !).
Donc Spirou change régulièrement de tête. On peut passer d’une très belle page à d’autres moins fignolées, plus amateurs ! Mais c’est le propre de ce genre de recueil, de l’époque aussi.

Pour conclure, je dirais que Dupuis nous offre là un très agréable cadeau pour commencer cette année consacrée à Spirou qui fête ses 75 ans.
Une Intégrale 0 qui doit figurer sans hésiter dans toute bonne collection, et qui nous permet de vraiment prendre la mesure de l’impact que ce personnage aura ensuite.

Par FredGri, le 21 janvier 2013

Publicité