SPIRIT OF THE SUN
Le nouveau comité de reconstruction

Si Cho Xinyu, le nouveau directeur du Comité de reconstruction, a versé une larme à l‘évocation du père et du frère de Kensaku Mago’ichi, c’est parce qu’il sait qu’ils sont morts jadis dans un "accident" après un interrogatoire durant lequel ils l’ont protégé en ne prononçant pas son nom.

Aujourd’hui que Mago’ichi est revenu des Etats-Unis reprendre les affaires familiales, il est sur la même longueur d’onde que Xinyu à qui il a révélé (pour qu’elle soit prise en compte dans sa politique) son ambition d’unir la Chine et le Nord Japon par des liens économiques très forts.

Poussé par cette ambition, Mago’ichi a conseillé à Xinyu d’accueillir Gen’ichiro Ryu dans son Comité, parce que celui-ci a un vrai charisme et parce que le faire aller dans son sens, c’est avoir une pièce politique maîtresse dans son jeu… Cette invitation est en outre un signe parmi d’autres que le Comité lançait pour rassurer sur sa volonté de démocratiser le pays.

Intègre, Gen’ichiro acceptera mais montrera la détermination qu’il a de ne pas renier ses idéaux en pesant de tout son poids dans les séances de vote du Comité de reconstruction dont il a compris qu’il faisait plus figure d’outil (et récipiendaire) pour Mago’ichi qu’autre chose…

Cho Xinyu perdant la face devant le charisme confirmé de Gen’ichiro lui collera un contrat sur le dos…
 

Par sylvestre, le 22 septembre 2009

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Notre avis sur SPIRIT OF THE SUN #15 – Le nouveau comité de reconstruction

Dans sa série Spirit of the Sun, l’auteur se montre redoutable par son talent à faire passer les protagonistes pour ce qu’ils ne sont peut-être pas. Il y a plusieurs personnages, comme ça, dont on ne sait pas trop si on doit les considérer comme des "gentils" ou comme des "méchants" ! Mais c’est bien là toute la complexité dans un schéma comme celui de la série où la politique est une composante importante. Qu’un discours soit prononcé en ou hors contexte et les choses vous paraissent différentes. Dans ce volume 15, on mesure tout cela grâce à divers indices : par exemple, le jeune et ambitieux Mago’ichi pourrait avoir toute notre confiance avec son visage d’ange et sa volonté d’œuvrer pour le Japon et donc pour les Japonais. Pourtant, on comprend par ses actions (l’exportation de l’eau, notamment) et par le regard que pose dessus Gen’ichiro qu’il n’apporte en réalité pas de solution idéale ; si ce n’est pour lui ! A un autre niveau, on observe aussi ce lien qui unit Mago’ichi à Xinyu, mais on est rendus témoins des pensées de ce dernier qui met en garde son jeune interlocuteur, prévenant que si les choses tournent mal, leur belle amitié pourrait voler en éclats… Politique et confiance sont les terrains mouvants et dangereux sur lesquels est construite cette saga uchronique qui allie paradoxalement grande complexité des enjeux et facilité de lecture. Ce volume est en outre le théâtre de "suspenses immobiles" : la partie d’échecs chinois et la séance de vote sont des symboles représentatifs de l’esprit de Spirit of the Sun, une des œuvres de Kaiji Kawaguchi.
 

Par Sylvestre, le 22 septembre 2009

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