Spider-Man: Kraven's Last Hunt Premiere HC

(Reprend les Web of Spider-Man 32 et 33, Amazing Spider-Man 393 et 394, ainsi que les Spectacular Spider-Man 131 et 132)
Kraven est usé, il se sent vieux, mais il a aussi le sentiment qu’il ne s’est pas complètement accompli. Depuis tant d’années, Spiderman le nargue, le ridiculise et d’un simple combat avec un adversaire Kraven en a fait une obsession qui le pousse à affronter une dernière fois l’homme araignée, à le droguer, à le capturer et surtout, à l’enterrer vivant… Le chasseur va alors se réapproprier le costume et la mission de son ennemi.
Kraven a donc revétu le costume de Spiderman, il erre en ville en intervenant dans les situations qui nécessitent une action plus musclée. Mais voilà, Kraven est plus violent, plus radicale, et du coup la rumeur circule que Spiderman serait soudain devenu plus expéditif. Pendant ce temps, un autre adversaire de l’homme araignée, Vermine, une sorte d’homme rat cannibale, fait parler de lui en dévorant des passantes. Persuadé qu’en capturant Vermine il se rapprochera de l’image de Spiderman plus vite, Kraven décide d’affronter la bête !
Et Peter Parker, pendant se temps, remonte petit à petit à la surface. Emergeant de la boue, il découvre que le temps a passé et que la situation lui a échappé.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Spider-Man: Kraven’s Last Hunt Premiere HC

Si il y a des "saga" que je relis très régulièrement, Kraven the last hunt est certainement l’une des plus importante à mes yeux !

J. M. DeMatteis a voulu redéfinir Kraven en le rendant nettement plus charismatique et absolutiste que dans ses précédentes interventions. C’est un chasseur avant tout et son lien avec Spiderman n’est plus simplement un rapport avec un adversaire, ni même avec une proie, on a le sentiment qu’il affronte désormais davantage son alter ego, sa nemesis absolue. Ainsi pour aller jusqu’au bout de son parcourt, il doit vaincre et assimiler cet ennemi.

Dans les comics habituels, l’opposition entre les adversaires est bien plus basique, pas de réelle prise de conscience, le but avoué étant de battre l’ennemi et de devenir le maître de quelque chose genre la ville, le pays ou le monde, ici c’est tout autre chose…
D’autant que l’écriture de DeMatteis est magnifique (rappelez vous nous lui devons déjà Blood, Moonshadow, Cap America etc.), il donne une voix différente à chacun des protagonistes (d’où une typo et une couleur qui s’adaptent aussi), il peut ainsi amener des points de vue, des monologues intérieurs très personnalisés. Je n’ai que très rarement vu ce genre d’approche jusqu’ici ! De la très grande écriture !

Aux dessins, on retrouve Mike Zeck (encré par McLeod alors en pleine forme !) tout juste sorti de Secret War, de Captain America et près de se lancer sur Punisher ! Son trait est très souple, dynamique et vraiment on a l’impression que les formes glissent dans la page, c’est superbe !

Cette fantastique histoire se conclue par une apothéose. Comment pouvait on imaginer que DeMatteis allait amener ses personnages dans cette direction ?
Alors l’adversaire n’est plus simplement un ennemi à abattre, mais il peut aussi être un absolu à atteindre pour s’accomplir et arriver ensuite l’accomplissement ultime !
Vous saisirez mieux la subtilité de cette histoire en lisant cet album, car je me doute que je ne saurais pas retranscrire aussi fidèlement le message de ce récit.

Néanmoins Kraven, the last hunt est un des chefs d’oeuvre du comics dit "moderne", un scenario sombre et violent, une atmosphère incroyable, des dialogues sublimes, une ambition qui dépasse de très loin le comics de base, des dessins particulièrement inspirés…

Une histoire qui marqua pas mal de lecteurs à sa sortie en 88, et qui devrait encore trouver de nombreux fans, je le pense, d’autant que cette remarquable édition est augmentée de près de 20 pages, des croquis, des pages en crayonnés, c’est magnifique et nous pouvons vraiment découvrir combien le trait de Zeck est précis et ultra "fini".

Cet album est donc l’occasion de redécouvrir cette histoire qui participa au renouveau des comics à la fin des années 80, ne loupez pas cette lecture !

Par FredGri, le 31 août 2008

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