Space Ship EE

Noshi Hyôda est une jeune Japonaise de 23 qui, en dehors de son travail qui lui prend la majorité de son temps, excelle aux jeux vidéo au point que son pseudo est très connu dans le milieu des gamers. Un jour, sur un coup de tête et poussée par un besoin de liberté, elle vole une soucoupe volante et part pour l’espace où elle montera à bord d’un vaisseau appelé Space Ship EE…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Space Ship EE

Ca commence par plusieurs pages en couleurs, par des planches dessinées à l’acrylique qui laissent ensuite la place à du noir et blanc sur tout le reste de l’album. Après ces quelques premiers tableaux assez abstraits, on retombe « les pieds sur Terre », accompagnant l’héroïne Nosho Hyôda dans le quotidien de sa vie professionnelle stressante et chronophage.

Là, on trouve des repères, mais… pas pour longtemps, en fait. Car c’est sans compter l’imagination de l’auteure, une peintre s’essayant au manga, dirons-nous, qui va bientôt faire s’embarquer son personnage principal pour l’espace !!! Comme ça. Allez, hop !

L’univers de Space Ship EE est très spécial. Et le style graphique d’Aya Takano n’est pas pour le rendre plus abordable puisqu’il fait très « croquis », avec tout le côté brouillon que ça suggère… Paginées dans le sens européen, les planches de ce manga sont suivies par une sorte de petit cahier revenant sur les personnages et les objets de l’univers spatial de Space Ship EE. Lire ce cahier final avant de lire la BD est un conseil que je vous donne, même si pour autant, votre « voyage » n’en sera pas forcément beaucoup plus compréhensible…

Aya Takano a pris de sa vie personnelle, de son vécu en entreprise et de ses questionnements sur l’univers pour animer Noshi. Mais cette dernière n’était pas, au tout départ (lorsque ce projet n’était encore qu’un projet pour le web uniquement) l’actrice principale. C’était Mégu… Bref, tout cela pour dire que Space Ship EE tel qu’on le découvre est l’aboutissement d’un travail… non abouti ; qui n’a pas évolué dans le sens prévu à l’origine. C’est une réalisation qui s’est ré-orientée au fur et à mesure. En cela, il est triste de se sentir comme un cobaye : dans sa postface, nous avouant même qu’elle n’est pas sûre que son manga soit intéressant, Aya Takano nous demande ce qu’on en a pensé… Je pense que c’est le genre de question qu’il faut se poser avant de se faire publier ! Surtout lorsqu’on sait que son travail a été chamboulé par rapport à ce qu’il devrait être et que les réglages ne sont donc peut-être pas terminés…

On dira alors de Space Ship EE que c’est une œuvre d’art… Puisque l’art ne se discute pas !
Mais bien entendu, on ne sera pas convaincu qu’il puisse toucher beaucoup de monde, même s’il figure dans la collection Made In…

Cela fait deux titres de cette collection qui s’y imposent avec un dessin pour le moins bizarre, ces derniers temps. Et bien figurez-vous que si l’on fait état de la combinaison « qualité du dessin » + « clarté du récit », l’autre titre, Nekomura-San, au sujet duquel j’émettais des doutes par rapport à la qualité remporte facilement la victoire à mes yeux sur ce décidément trop étrange Space Ship EE.
 

Par Sylvestre, le 9 octobre 2008

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