Sous son regard

Flic aguerri plutôt taciturne, Jack Barton ne vit que pour son métier. Le jour où un directeur de prison l’appelle pour lui faire des révélations sur l’ancienne affaire du gang Packard, il se met en vacances et fond sur la ville où vit Frank Foster, l’un de ceux qui composaient la fameuse bande. Il faut dire que Barton est à l’origine de l’arrestation de celui-ci, il y a 30 ans, à l’issue d’une enquête qui l’a profondément marqué. Mais aujourd’hui, il faut qu’il sache et pour cela, il a une question à poser à celui qu’il a pourchassé, une seule qui l’obsède et qui doit impérativement recevoir une réponse. Est-ce que Frank Forest, qui a tourné la page et qui vit maintenant avec sa petite famille sous le couvert de la bible, saura lui donner satisfaction ?
 

Par phibes, le 18 octobre 2009

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Notre avis sur Sous son regard

Après les péripéties de "Katharine Cornwell", Marc Malès revient en puissance avec ce nouvel album qui sent bon l’influence des films noirs américains. En effet, c’est dans un polar oppressant et psychologique que l’auteur va nous immerger longuement.

Tel un duel qui semble se mettre en place, Marc Malès oppose deux hommes au particularisme bien tranché. D’un côté, nous avons Jack Barton, un flic intègre, peu loquace, plutôt mal embouché, qui, pour avoir été malmené lors d’une enquête de pillage de banque, se remet dans l’ombre d’un ancien malfrat repenti pour assouvir sa soif de savoir. De l’autre, c’est Frank Forest, personnage tout en douceur, ancien bandit qui s’est acheté une conscience et a subi une métamorphose extraordinaire en fondant religieusement une famille. A ce titre, l’auteur joue parfaitement sur les antagonismes et donne à ses personnages un charisme anticonformiste. Cette dissemblance est superbe et a l’avantage de se questionner sur le bon et le méchant, si tant est qu’il y en ait.

Adroitement, le récit se déroule dans un alternat impeccable, entre passé et présent. Alors que les dialogues sont répartis chichement sur les quelques 140 planches et que la voix off fleurit abondamment les vignettes, on assiste à la montée en puissance de l’obsession de l’inspecteur de police qui, dans sa solitude désespérée, ne se raccroche qu’à une seule idée, celle de poser la question cruciale du "pourquoi". Cette question est le fil conducteur de ce polar qui n’en finit pas de nous persécuter, à l’image de Barton, dans l’attente d’une meilleure compréhension de celle-ci et d’une hypothétique réponse. On est suspendu à un déroulement que seul, Marc Malès, maîtrise, à merveille ça va de soi.

La partie graphique en noir et blanc complète superbement le récit qui entretient un suspense d’une grande force. Les longues zones silencieuses (sans dialogue) parlent d’elle-même et engluent le lecteur dans une oppression palpable. Le trait noir assez gras de l’artiste court sur les vignettes dans un réalisme sombre qui reflète savamment les ambiances américaines des années 30 et 50. Les personnages ont une forte personnalité, tels Barton et son imposante stature ou Forest et son visage angevin.

Un polar torride dans lequel les regards équivalent des coups de feu. Superbe !
 

Par Phibes, le 18 octobre 2009

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