Sous les bouclettes

 
C’est peu de temps après que son homme est décédé d’un cancer que Gudule a commencé à développer celui qui allait l’emporter à son tour. Jusqu’au bout, la romancière a été très entourée par ses proches. Dans cette bande dessinée, sa fille Mélaka raconte ce combat que toute une famille a livré contre la maladie, alternant le récit des épreuves avec la mise en images d’amusants souvenirs de sa mère à qui elle rend un ainsi poignant hommage les larmes aux yeux mais le sourire aux lèvres.
 

Par sylvestre, le 15 mai 2018

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Notre avis sur Sous les bouclettes

 
Auteure prolifique, Gudule avait encore des projets plein sa besace mais son cancer l’a empêchée de mener à bien l’ouvrage en cours sur lequel elle travaillait. Elle est aujourd’hui vengée par sa fille Mélaka qui a pris le parti de mettre en BD ces choses qu’elle avait encore à dire en les intégrant au témoignage qu’elle a voulu apporter sur cette expérience d’accompagnement de fin de vie dont elle a été une des actrices les plus importantes.

Le récit de l’extinction de Gudule et la mise en images de ses souvenirs s’entremêlent et ce sont ainsi plein de mini-épisodes qui se succèdent, les uns teintés de bleu, les autres de marron. Cette alternance oppose la gravité des séquences liées à la maladie à l’humour des souvenirs de l’auteure en fin de vie : elle permet aussi de rendre moins oppressante la lecture, tout comme cette perspective d’insuffler du rire dans le récit d’événements dramatiques a dû aider Mélaka à mener son projet très personnel à terme sans ne proposer que du déprimant.

Le combat de Gudule contre le cancer est malheureusement le combat de nombreux autres malchanceux et cette bande dessinée (qui nous invite dans le quotidien d’une famille lambda plutôt qu’à un spectacle people ; cette famille comptant quelques "noms" du monde de la BD) nous relate les faits sans chichis. Elle est minée par toutes sortes de problèmes physiques et psychologiques mais si le propos entre logiquement dans certains détails intimes pas très "sexy", c’est avec respect et dignité que lui est rendu hommage dans ce récit du dernier chapitre de sa vie. Au diable qu’on soit ou qu’on ait été une personne connue, suivie, encensée : on est tous égaux quand la mort frappe à la porte, n’est-ce pas ? Gudule est, dans ce récit familial, une mère, une grand-mère, une partenaire de vie. Elle est chacun de nous, pour ainsi dire ! Et c’est ce qui fait que Sous les bouclettes est intéressant et bouleversant. Que ce n’est pas qu’une thérapie d’artiste (et de fille de) pour Mélaka mais un voile levé sur des moments difficiles ; ces moments qui sont peut-être un peu plus faciles à vivre quand on les partage, quand on les supporte à plusieurs.
 

Par Sylvestre, le 15 mai 2018

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