SOMBRAS Y TANGO
A l'ombre du chanteur de bronze

"Le tango, ce salaud magnifique, a envahi et ruiné ma vie. Je lui ai ouvert les bras comme si je n’avais plus rien à perdre et il m’a planté dans le dos. Comme je ne sais que prendre les mauvaises décisions, cette mécanique du mal ne pouvait qu’aboutir à ce final pathétique : je danse sans éclat avec une femme qui n’est pas toi. Aux abords de la piste, deux hommes dont les costumes croisés dissimulent à peine les intentions ne me quittent pas des yeux.
Sous le regard bienveillant de l’éternel Gardel, ils ont accepté de m’accorder une dernière volonté avant d’en finir :
Quatre tangos.
Pour me souvenir,
pour comprendre et expier,
pour accueillir la mort qui m’attend à la fin de cette tanda. Quatre tangos pour penser à toi une dernière fois."
Résumé éditeur

Par fredgri, le 24 mars 2022

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Notre avis sur SOMBRAS Y TANGO #1 – A l’ombre du chanteur de bronze

Il découvre le tango au hasard d’une soirée passée avec des amis, d’un retour ivre dans les rues, en croisant une inconnue triste qui évoque la négligence d’un amant. Cette image restera ancrée en lui des années, avec ce nom glissé entre deux lèvres, un certain Carlos Gardel. Il ne sait pas de qui il s’agit et quand un autre soir, longtemps après, en rentrant du travail il s’arrête chez un disquaire, il tombe sur un CD, s’interroge, sans se rendre compte qu’il est déjà fasciné par ce qui se dévoile derrière ce nom, cette danse. Il doit absolument apprendre les pas de ce mystérieux Tango.

On suit alors l’évolution de cet inconnu qui plonge toujours plus profondément dans ces ambiances qui l’avalent, lui font oublier sa compagne, son boulot, sa vie bien installée. Mais au-delà du récit, de cette découverte, le scénario nous raconte l’imperceptible émoi que peut provoquer cette danse chez ceux qui se laissent happer, comme envoutés par les atmosphères, les gestes, le contact avec les partenaire, le sentiment de n’être qu’un avec l’autre, subjugué par les sens !
On oublie progressivement le prologue qui résonnait nettement plus comme une entrée en matière de polar "je n’ai plus qu’un quart d’heure à vivre…" que comme l’introduction d’une quête identitaire. Le personnage se laisse envelopper entièrement, sans retenu, il n’est ici plus question de se faire plaisir pendant ses moments libres, mais bel et bien de s’affranchir de tout ce qu’il perçoit irrémédiablement comme un ensemble d’entraves à l’épanouissement de son vrai moi !

L’histoire se rythme alors au gré des rencontres, bonnes ou mauvaises, de tout ce qui va forger cet homme incomplet qui perd sa lucidité au profit de cette passion immodérée.
Nous dévorons l’album d’une traite, absorbé par cette expérience, ce frisson que nous pouvons presque ressentir. Il faut dire que de son côté Etienne M. en connaisseur émérite de son sujet transcende les scènes de danse, ne garde que les mouvements, avec son encrage vif et extrêmement vivant ! On tombe sous le charme de ces personnages qui s’animent sous nos yeux !

Une nouvelle fois, l’artiste nous livre un magnifique album, disponible sur le site de l’éditeur !

Vivement recommandé !

Par FredGri, le 24 mars 2022

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