La solution pacifique - L'Art de la paix en Nouvelle-Calédonie

Au début des années 1980, la situation est de plus tendue en Nouvelle-Calédonie, et les affrontements entre Kanaks et Caldoches de plus en plus fréquents. La tragique prise d’otages de la Grotte d’Ouvéa en 1988 marque le point d’orgue de cette violence. La négociation et la médiation deviennent obligatoires pour éviter la guerre civile…

Par v-degache, le 19 septembre 2021

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Notre avis sur La solution pacifique – L’Art de la paix en Nouvelle-Calédonie

La lecture de La solution pacifique – L’Art de la paix en Nouvelle-Calédonie est une belle surprise !
S’il est relativement aisé de représenter la guerre, il est plus compliqué de dessiner cet acte difficile qui est de faire la paix.
La Nouvelle-Calédonie, encore Territoire d’Outre-mer en 1983, est le cadre du récit écrit par l’expérimenté Makyo (Balade au bout du monde, Grimion gant de cuir, Je suis cathare…) et Jean-Edouard Grésy.

Christian Kozar, alors chargé de mission auprès du haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, puis sous-préfet des îles Loyauté, est le protagoniste des négociations que l’on va plus particulièrement suivre tout au long de la BD. On retrouve bien sûr l’ensemble des acteurs de l’époque, avec en première ligne Jean-Marie Tjibaou à la tête du Front de Libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), et Jacques Lafleur pour les anti-indépendantistes.
La première partie de l’ouvrage suit la montée des tensions, et le durcissement de la politique de la métropole envers son T.O.M., avec la nomination de Bernard Pons comme ministre de l’Outre-mer, suite à l’arrivée de Jacques Chirac comme Premier ministre en 1986. La prise d’otages d’Ouvéa en 1988, et son issue terrible (deux militaires et dix-neuf militants indépendantistes y perdent la vie) sert de charnière dans le récit, permettant une prise de conscience et la nécessité de de se mettre autour d’une table pour négocier, même s’il faudra mettre de côté certaines revendications, et ainsi éviter ainsi une guerre civile…

L’Italien Lucas Casalanguida, qui a notamment travaillé sur les adaptations de James Bond chez Delcourt, propose un joli noir et blanc, avec une maîtrise de l’encrage et des jeux d’ombre, et arrive à donner vie et dynamique aux scènes de négociation et de médiation.
La solution pacifique parvient à livrer un récit rythmé et haletant, aussi bien dans les scènes d’action que pour raconter le difficile art de la diplomatie, le tout en restant accessible à un non spécialiste de la question néo-calédonienne.

Par V. DEGACHE, le 19 septembre 2021

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