SOLO
Marcher sans soulever la poussière

Devenu le guide d’une frange animale prônant une meilleure façon de coexister entre toutes les espèces, Legatus a, après son évasion de la colonie du sinistre ex-gouverneur humain Izan, repris la route pour semer la bonne parole et aller à la rencontre des faiseurs de poudres. A l’issue d’une longue et dangereuse errance, Legatus disparaît. Toutefois, son message d’espoir a été entendu par toutes les espèces et a fait de nombreux émules jusque dans les colonies humaines du Nord, tandis que vers l’Est, se développe un mur vert qui progresse lentement. Découvrant qu’ils sont en train de perdre le contrôle du territoire connu, le gouverneur en chef a réuni ses fidèles pour enrayer le mal qu’occasionnent les préceptes pacifiques de Legatus. Pour cela, il a décidé de missionner le sinistre Izan pour mener des opérations de déstabilisation. Pendant ce temps, Pedoroso et Chica, deux fidèles à Legatus, ont décidé de quitter Aurora pour partir sur les traces de leur maître et continuer à répandre son message de paix. Seront-ils plus forts que les mangeurs de viande et sauront-ils être convaincants face à l’armée des herbivores ?

Par phibes, le 31 janvier 2021

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Notre avis sur SOLO #5 – Marcher sans soulever la poussière

Après nous avoir associé à l’émergence de la doctrine pacifique de Legatus, fils adoptif de Solo, Oscar Martin vient, à la faveur de ce cinquième volet, nous replonger dans cet univers post-apocalyptique dans lequel le meilleur peut être associé au pire.

Le récit reprend son cours, après nous avoir laissé précédemment sur une note qui se voulait des plus interrogatives sur la destinée de Legatus. Cet épisode, du moins en son début, ne répond pas franchement à la question puisqu’il se veut se focaliser sur l’inquiétude et la réponse des représentants humains face à la montée en puissance du message messianique réconciliateur et sur l’évolution intrigante d’un mur végétal (voir également en fin d’album les explications) auquel vont être confrontés deux fidèles de Legatus.

Par cet album, l’espoir d’un monde meilleur est de mise. Malgré une menace toujours présente via les tergiversations dictatoriales des gouverneurs de colonies et de fermes, Oscar Martin, en grande verve, nous fait entrevoir une mutation voire une éclaircie. A la faveur d’un découpage pour le moins maîtrisé, l’auteur entrecroise des situations qui soufflent le chaud et le froid, remettant en scène des personnages comme le sinistre Izan bien fidèle à ses prérogatives autoritaires ou propulsant sur le devant de la scène de nouveaux comme Gea et son frère. L’artiste n’élude certainement pas la cruauté bien ancrée dans son univers barbare mais lui octroie quelques envolées qui auraient tendance à nous faire croire que les principes de Legatus sont en train de l’égratigner. Evidemment, tout n’est pas dit dans cet opus mais a l’avantage à nous préparer assurément à un gros changement. L’avenir nous le dira !

Côté dessins, Oscar Martin est dans son élément. Le travail qu’il réalise sur cet univers à la Mad Max passé au crible disneyen est de très belle qualité que ce soit au niveau des décors qui ici commencent réellement à nous habituer à autre chose qu’à des cailloux et de la poussière ou que ce soit au niveau des personnages humano-zoomorphes dont l’expressivité souvent grave est des plus concluantes. La violence reste toujours accrochée à cet univers impitoyable et nous offre de temps à autres de gros frissons.

Un deuxième tome partagé entre décadence et espoir rondement mené qui semble faire office de pivot dans ce deuxième cycle. Un très bon moment de lecture que l’on espère poursuivre très prochainement !

Par Phibes, le 31 janvier 2021

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