SOLO
Le monde cannibale

Dans ce monde apocalyptique où tout n’est que terre aride et poussière, Solo a pu tout de même fonder une famille. Rentrant d’une campagne de chasse non fructueuse, il s’aperçoit que le cocon familial est bien silencieux. En effet, sa petite famille a disparu, enlevée par une patrouille de singes dont certains sont restés pour lui faire son affaire. Après des échanges plutôt vifs, Solo parvient à soustraire d’un de ses adversaires que Lyra et ses trois ratons ont été emmenés pour le compte des humains. Sans connaître la direction qu’ont pris les ravisseur, le rat se met de suite en quête et part pour le sud où les colonies humaines sont les plus nombreuses. Eu égard au danger qui peut survenir à tout moment dans ce monde sans pitié, Solo a très peu de chance d’atteindre son but.

Par phibes, le 2 novembre 2017

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Notre avis sur SOLO #3 – Le monde cannibale

Le tome précédent avait l’avantage de finir sur une note bien agréable, note qui permettait d’estomper la dureté du monde auquel appartiennent Solo et sa petite famille et qui donnait même quelque lueur d’espoir. Ce troisième et dernier tome vient balayer d’un revers de main cinglant et sanglant cette image apaisante et nous replonge de fait dans la sinistre réalité de cet univers post apocalyptique.

En effet, Oscar Martin a décidé de relancer son personnage principal au travers d’une nouvelle course-poursuite suite au rapt de sa dulcinée et de sa progéniture. L’aventure qui en découle nous donne une fois encore la preuve de la férocité de l’univers de Solo, bien résumé d’ailleurs au niveau du sous-titre de ce tome. La chaîne alimentaire se veut ici un cercle sans fin puisque tout le monde consomme tout le monde.

Il ne fait aucun doute que cet opus, porté par les pensées acerbes de Solo basculant entre doute, appréhension, rectitude et résignation, nous emporte loin dans son périple. Ce dernier est l’occasion de rencontres de toutes sortes (humains, chasseurs solitaires, parias, vers des sables…) donnant lieu à des échanges barbares, violents et sans appel, dont certains dans des aspects monstrueux. Aussi, le côté sombre de ce dernier épisode anéantit toute lueur d’espoir et malgré un petit sursaut avec le chien chasseur alpha, nous plonge dans un tourbillon amer généreusement entretenu par un auteur qui a décidé de marquer profondément et de générer de grandes émotions.

La partie graphique reste toujours aussi prégnante. Oscar Martin, très à l’aise dans son univers animalier, nous offre une mise en images volontairement décalées entre ses personnages inspirés Disney et leur véritable nature sauvage et sanguinaire. L’artiste joue parfaitement la carte de la violence la plus crue et nous le témoigne au travers d’échanges musclés et monstrueux à souhait. Force est de constater que le mouvement est on ne plus maîtrisé et que la gestuelle, les expressions superbement réalisées.

Une fin d’aventures post-apocalyptiques rondement menée, à la fois brutale, sans pitié et haletante à souhait. Emotions garanties !

Par Phibes, le 2 novembre 2017

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