Soleil brûlant en Algérie

 
Le 11 novembre 1956, alors que la France fêtait la fin d’une guerre, Alexandre Tikhomiroff était incorporé et allait embarquer trois jours plus tard pour l’Algérie où s’en déroulait une autre.

Affecté à Cherchell, "Tiko" a servi deux ans sous les drapeaux. Oh, il a eu plus de chance que d’autres : il n’a jamais eu à prendre part directement à des combats, par exemple. Il a été serveur au mess des officiers et il est revenu vivant, aussi… N’empêche que ces deux ans qu’il a passés de l’autre côté de la Méditerranée furent pour lui du gâchis. Subir des brimades de la part de supérieurs, crever de chaud lors de patrouilles plus ou moins inutiles, assurer des gardes dans la crainte d’être le prochain cadavre au tableau de chasse des fellagas… Mais surtout pouvoir être, aux yeux des autochtones et alors que ce n’était pas du tout son état d’esprit, l’un de ces soldats français qui les méprisaient et voulaient que l’Algérie reste française.
 

Par sylvestre, le 27 février 2017

Notre avis sur Soleil brûlant en Algérie

 
Cette bande dessinée est l’adaptation par Gaétan Nocq du livre d’Alexandre Tikhomiroff paru aux éditions L’Harmattan et intitulé Une caserne au soleil – SP88469 ("Secteur Postal" 88469). Elle retrace l’expérience soldatesque dudit Tikhomiroff qui avait 21 ans lorsqu’il a dû partir faire la guerre d’Algérie ; et 27 mois de plus quand il en est revenu.

Affecté à des postes que d’autres lui auraient sans doute enviés, Alexandre n’a – heureusement pour lui ! – pas passé son temps sur le front au plus chaud des combats. Il a connu le stress dû à sa situation d’appelé du contingent et au contexte belliqueux, il a pu aussi, de son séjour en caserne outre-Méditerranée, sentir combien l’Algérie était un pays qu’il aurait aimé découvrir et chérir en d’autres circonstances.

Avec des crayonnés en noir et blanc, Gaétan Nocq traduit en images sa lecture du livre d’Alexandre Tikhomiroff. En trois parties distinctes (Caserne et dépendances, Le plateau et La guerre), il raconte le "quotidien algérien" de la jeune recrue, sans omettre la quatrième (Paris) qui revient sur l’après-guerre de Tiko et son engagement contre l’O.A.S. et ses actions.

Une bande dessinée qu’on aurait aimé lire en couleurs, notamment pour ces paysages algériens qu’on nous dit enchanteurs, mais dont le noir et blanc va bien avec la morosité du "soldat malgré lui" qu’on suit au fil des pages. Une bande dessinée au rythme lent, de cette lenteur due à un écrasant soleil ou à une forte rage calmement contenue…
 

Par Sylvestre, le 27 février 2017

Publicité