Sois bête et tais-toi

Devant les larmes d’un petit éléphanteau qui vient de perdre sa mère, tuée pour son ivoire, les autres éléphants du troupeau décident de se venger des hommes avec un attentat suicide qui se termine par un vrai massacre dans une salle de concert. Une souris tente de copier la même technique, mais l’impact n’est pas être le même… Max veut se venger de sa femme adultère, il engage l’agence Miaou pour mener la vie dure à l’amant… Affamé, un loup se décide à trouver du travail pour payer de quoi manger à sa famille, il se rend à l’ANPE.
Dix petites histoires mettant en scène des animaux comme des humains, confrontés à l’absurdité et l’injustice de ce monde cruel !

Par fredgri, le 9 avril 2013

Notre avis sur Sois bête et tais-toi

La plupart des histoires mises en scène dans cet album sont muettes, elles se focalisent bien plus sur les situations que sur les dialogues, amenant ainsi le lecteur à poser son regard sur ce monde qui n’est à la finale pas aussi différent du notre qu’il pourrait le sembler ! Car ce qui est mis ici, en avant, avec une pincée d’humour, c’est davantage l’extrême illusion que les choses peuvent changer, que les concessions que l’on fera, le sacrifice de soi, ou même ce sentiment de contrôle pourront avoir un impact sur le monde qui nous entoure, quitte à se perdre un peu au passage !

Mine de rien, le propos est assez cynique car plutôt ambiguë dans ses conclusions.
Que ce soit cette souris qui se suicide inutilement, pensant certainement que son geste aura une signification pour l’autre, que ce soit ce Smith qui a le choix entre perdre son emploi ou se traîner à quatre pattes pour manger des céréales jetés à terre comme à un vulgaire chien, ou bien cet homme d’affaire manipulateur qui n’a rien d’autre dans la vie que ce contrôle qu’il exerce sur les autres, cette indifférence à l’humanité qui l’entoure ! Tous donnent l’impression de suivre sans réfléchir une sorte de destiné sans relief dont il vaut mieux sourire en tant que spectateur, malgré la tristesse qui se dégage en surimpression de ces récits.

Martin Singer a donc un style très efficace, qui fait réfléchir sans en avoir l’air. L’alternance entre le monde animalier et le monde des humains permet de faire quelques parallèles, car finalement il s’agit bien de nous dans cet album, de nos travers, de nos espoirs ou nos fantasmes. Néanmoins, je trouve aussi que l’auteur use de subtilités. Le propos est intelligent, souvent même très pertinent et la lecture est un vrai plaisir du début à la fin !

Un très agréable album que je vous conseille !

Par FredGri, le 9 avril 2013

Publicité