Snow blind

Teddy Ruffins vit en Alaska avec ses parents. N’ayant que très peu d’affinité avec ses camarades de lycée, il passe la grande majorité de son temps enfermé dans sa chambre à ruminer ou se permet des écarts de conduite qui ne sont pas pour plaire à ses parents. Le jour où son père organise le barbecue de l’hiver, il profite que ce dernier soit assommé par l’alcool pour le prendre en photo et publier celle-ci sur les réseaux sociaux. Evidemment, son geste n’est certainement pour plaire à son géniteur qui, à sa grande surprise, l’engueule copieusement. Quelques temps après, Teddy est témoin de la tentative d’effraction perpétrée par un homme masqué à son domicile. L’intervention d’un agent de la police du gouvernement fédéral lui fait comprendre que ses parents se trouvent sous protection policière. Interloqué par cette découverte et indigné par le mensonge dans lequel il baigne depuis toujours, Teddy se décide à voir ce qu’on lui cache. Il commence par suivre son père dans ses déplacements.

Par phibes, le 15 novembre 2019

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Notre avis sur Snow blind

La maison Glénat s’est lancée dans une nouvelle collection s’intitulant Grindhouse Stories, ayant pour but de mettre en lumière des récits de genre de tout bord aux allures de séries B. Sixième album à faire son entrée dans ce catalogue, Snow Blind se veut un thriller à la sauce américaine qui nous transporte en Alaska, auprès d’une famille au passé mystérieux.

Ce one-shot conçu par deux auteurs anglophones nous plonge dans une intrigue froide aux accents sombres et incisifs, entretenue par un jeune lycéen en quête de vérité. Sans être réellement originale, cette aventure glaciale a toutefois le mérite d’être pour le moins bien construite, en partant d’un fait tout à fait bénin (la publication d’une photo sur les réseaux sociaux) pour aboutir sur une finalité dramatique. A ce titre, Ollie Masters déroule son récit avec une certaine virtuosité malgré un manque de gros rebondissements, laissant planer un gros doute sur le passé des parents de Teddy et les véritables intentions d’une tierce personne.

La tension est de ce fait palpable, eu égard assurément aux pérégrinations inquiétantes du jeune personnage principal retranscrites sous une voix-off qui se veut bien prégnante. On se laisse donc porter par ses recherches, s’attendant évidemment, de par la colère de Teddy, au pire. Volontairement pesante dans ses entournures, cette quête demeure, grâce à son cadre réfrigérant judicieusement bien choisi, dans des ambiances austères implacables.

Ce récit pour le moins noir passe par le remarquable travail pictural de Tyler Jenkins. En effet, ce dernier utilise un trait semi-réaliste à l’encrage plutôt direct, sans trop de fioriture. Ce dernier se voit magnifié pur une colorisation aquarellée, donnant une bien belle représentation des personnages et des grands espaces alaskiens qu’ils arpentent.

Un bon petit polar cinglant comme le froid ambiant à découvrir dans la collection Grind House Stories de chez Glénat.

Par Phibes, le 15 novembre 2019

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