Smarra

1820, en Italie, Lorenzo et Lisidis rentrent d’un bal donné sur une île du lac Majeur. Lorenzo a peu apprécié la soirée, car si son attention était attirée par trois jeunes femmes sans qu’il en devine la raison, sa pensée était toute avec Lisidis qui dansait avec un hussard et éveillait sa jalousie.
De retour chez eux, Lorenzo s’endort, d’un sommeil agité où la figure du hussard plane dans son esprit engourdi.
Son rêve le transporte alors en Thessalie, région célèbre pour ses magiciennes et ses enchantements.

Par olivier, le 29 novembre 2009

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Notre avis sur Smarra

Dans son rêve, il se nomme Lucius, et il va se retrouver en proie à tous les démons de la nuit, visions cauchemardesques de goules et de gorgones, fantômes tourbillonnants et hurlants.
Dans un récit qui nous entraine de plus en plus profondément dans le cauchemar, où le rêve s’imbrique dans le rêve dans une mise en abyme troublante, où la réalité déliquescente laisse place à la folie jusqu’à l’apparition paroxystique de Smarra, seigneur de la terreur et du désespoir, tourmenteur des âmes, la raison s’efface devant le plus pur fantastique.

Patrick Mallet que l’on connait notamment pour son album Achab adapte ici une nouvelle de Charles Nodier, précurseur du romantisme en littérature et inventeur du fantastique classique.
L’adaptation est un exercice difficile si l’on ne veut pas trahir le texte original, et Mallet n’a certes pas choisi la facilité avec cette nouvelle mais c’est avec beaucoup de talent qu’il scénarise et illustre ce texte du début du XIXème siècle.
Les textes de Nodier ne sont pas toujours d’un abord facile et la narration peut paraitre un peu ampoulée pour des lecteurs peu familiers avec la littérature, mais quelle richesse de langage et d’imaginaire.
Smarra est née des rapports que Nodier établi avec les songes, les hallucinations et les cauchemars, Mallet lui apporte et nous propose sa propre vision.de cette autre réalité. Il profite du magnifique format carré de la collection "Carrément Bd" qui lui permet des illustrations pleines pages ou des grandes cases verticales où les hallucinations prennent vie et où il arrive à dépeindre l’indicible.

Les adaptations littéraires semblent être à la mode, mais qui s’en plaindrait lorsque revivent sous la plume et le crayon d’auteurs comme Mallet des œuvres qui sont maintenant méconnues mais qui portent en elles tout l’imaginaire fantastique contemporain.

Par Olivier, le 29 novembre 2009

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