SM le maudit

Siegfried Mann vivote dans les petits cabaret SM de Berlin des années 30. Pourtant, il a suivi des cours auprès de l’illustre Max Reinhardt, il aimerait faire du cinéma, devenir un vrai acteur. Après s’être fait faire un portfolio il est repéré par la grande Hilda Von Kroft, réalisatrice renommée de film SM. Très vite les films se multiplient et Siegfried devient le type même de l’acteur sempiternellement humilié qui transcende ses propres rôles… Mais il aimerait tellement être reconnu pour ses talent d’acteur…

Par fredgri, le 12 mars 2018

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Notre avis sur SM le maudit

Avec cet étonnant album qui rend un hommage décalé au cinéma allemand d’avant garde des années 30, les auteurs se penchent sur les milieux interlopes berlinois, sur ces figures féminines aux caractères forts et dominants. Le beau Siegfried se plie rapidement aux multiples jeux de soumission qu’on lui impose, devenant malgré lui l’exemple d’une culture de la nuit complètement en marge qui inverse les schémas machistes habituels !

Mais très vite l’album se contente d’accumuler les scènes SM ou le jeune acteur subit invariablement les pires sévices (avec une fin en apothéose), devenant davantage un objet qui, à l’exemple de ce vieil acteur dont on a coupé la langue et qui se déplace enserré dans une tenue de cuir moulante, tel un chien de compagnie, se déshumanise progressivement, ne devenant que le réceptacle des mille et une douleurs qui viennent rythmer son quotidien d’acteur SM inexpressif !

De ce point de vue, mis à part les quelques références au cinéma allemand, le scénario reste cantonné dans des archétypes sans relief, démonstratifs et sans âme. L’effet est amplifié par le graphisme froid et distant, ou rien ne transparait, même la douleur de Siegfried semble feinte…

Alors oui, cet album s’adresse à un public très particulier et je ne doute à aucun moment que ce dernier saura s’immerger dans cette histoire. Mais il n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains !

Par FredGri, le 12 mars 2018

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