Skreemer

Le Skreemer regarde le vide devant lui, il se rappelle l’histoire de cette ville, de ses amis, de lui même qui traverse ces décombres, qui rencontre les caids du coin, s’investit, tue et devient le grand chef.

Skreemer, entends tu tes amis t’appeler ?

Vicky, par exemple, qui t’a tellement aimé, qui n’avait d’yeux que pour toi, qui ne te pardonne pas de l’avoir abandonné, qui devient, à son tour quelqu’un d’important, qui serre les poings en pensant à ton visage froid et deshumanisé. Vicky ne rêve que d’une seule chose maintenant… te voir observer ce vide de plus près…

Et Dutch, Dutch, vous l’oubliez, vous ne savez plus le son de sa voix, il reste dans l’ombre, ne se cantonne plus qu’à être un vague confident.

Le Skreemer regarde le vide devant lui, tout commence à basculer vers un nouvel age… Il se souvient…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Skreemer

C’est avec ce comics publié à l’origine en 89 que l’on découvre un Peter Milligan déjà virtuose, ce scénariste anglais montre ainsi que ses principales références ne sont pas forcément dans la BD mais plutôt dans une littérature plus exigente, celle de Joyce, par exemple, dont l’ombre plane sur « Skreemer » du début à la fin.

« Skreemer » est donc l’histoire d’un caid froid et calculateur qui voit son empire sombrer petit à petit, il s’agit aussi de son ascension, des trahison, des regrets… Milligan entre dans une narration très particulière, jouant avec le temps, les ellipses, les flash back, les souvenirs, le lecteur doit très rapidement comprendre et recoller tout ces morceaux, c’est du très grand art ! Il ne s’agit donc plus seulement d’une simple histoire d’un énième Parrain, non, mais avant tout d’une vie d’homme plongée dans l’horreur d’une époque.

Car « Skreemer » est très violent, d’une implacable cruauté, impitoyable, et personne n’en réchappe, père, mère, enfant, animaux ils rampent, prient et succombent.

Milligan nous tient par la main jusqu’au bout, non seulement grace à une écriture sublime mais surtout grace à une science très intuitive du drame. C’est très prenant.

Cet homme, ce géant, ne pourra plus se relever, tous, autour de lui ne rêvent que d’une seule chose, la trahison, la reconnaissance, le pouvoir ! Combien de temps pourra tenir le lecteur devant cette fatalité qui se glisse entre chaque planche ?

« Skreemer » reste donc une oeuvre hors norme, parfois difficile mais réellement envoutante…

En VO uniquement pour l’instant !

Par FredGri, le 13 février 2005

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