SKRAELING
Les chiens du Weltraum

Dans une société totalitaire où l’armée est la colonne vertébrale de la collectivité, Köstler est soldat. Issu d’un peuple vaincu et soumis au parti, il est de ceux dont les camarades de combat disent "si tu veux vivre, reste avec Köstler"
Chien de guerre parfaitement bien dressé, sur le champ de bataille, il court, tire et tue, sans regret, sans remords, sans se poser de questions, jusqu’au jour où, en pleine tuerie, une vision l’arrête : ce n’est pas de la peur, ce n’est pas non plus une prise de conscience, non, c’est quelque chose de plus profondément enfoui qui lui remue les tripes. Seule sa rage va le réveiller, le conduisant à une action héroïque et à sa mutation dans la plus fanatique des unités de combat : les Skraelings.

Par olivier, le 25 février 2011

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Notre avis sur SKRAELING #1 – Les chiens du Weltraum

Le scénario de Thierry Lamy nous brosse le tableau d’une société violente, conquérante, directement calquée sur le tristement célèbre modèle nazi : Ein Volk ein Reich ein Führer.
L’idéologie même du Weltraum, état fasciste et s’inspire de thèses comme celle des Übermenschen et des Untermenschen, la race supérieure et les sous hommes, thèses.qui ont entraîné l’extermination de millions d’êtres humains
Kostler ne fait pas partie de la première catégorie, celle où le parti recrute son élite et l’armée les Skaelings. Il est de ceux que le pouvoir utilise comme chair à canon : endoctriné, le cerveau lavé et éternellement reconnaissant et dévoué au parti et à U-Mensch, le guide suprême.
Une telle société se prête parfaitement bien aux histoires d’hommes, à ceux qui s’épanouissent dans le fanatisme, à ceux lucides qui en tirent profit et à ceux qui sortant brutalement d’une léthargie cérébrale se trouvent violemment confrontés à la réalité.
Cette réalité, qu’elle soit humaine ou politique, le soldat Köstler va la découvrir. Toute son ardeur, son acharnement à sortir de sa condition par la valeur de ses actes au combat lui permettront d’entrer dans l’ordre prestigieux des Skraelings, mais cela ne suffira peut-être pas à effacer ses origines vis-à-vis de ses camarades.
Le retournement final, très bien amené par Thierry Lamy va ouvrir une brèche immense dans les certitudes de Köstler. Face à la machine politique, au tripatouillage de l’information et la manipulation des masses, ce dernier va perdre plus que ses illusions, et tout ce en quoi il avait été amené à croire s’effondre.

La vision très noire de cette société fondée sur la guerre est superbement servie par le dessin de Damien Venzi, violent et habité, noyant le trait dans la noirceur des cases où le gris seul amène un peu de lumière, ou à l’opposé éclaboussant les scènes d’un rouge orangé acide qui percute comme un coup de revolver.
On pourra toutefois regretter que le texte ne soit pas parfois plus visible, le noir sur fond gris n’est pas trop lisible.
Premier tome d’une série prévue en trois albums, alliant une vision politique et humaine de cauchemar, une aliénation des hommes et, peut-être, un espoir et le salut.

Par Olivier, le 25 février 2011

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