SISCO
Roulette russe

Des documents secrets liés à la livraison à la Russie de porte-hélicoptères ont été dérobés lors d’un transfert à Sisco et son malheureux collègue Smiley. Eu égard à cette perte, l’agent de la DGSPPR en fait dorénavant une affaire personnelle. Informé par son patron Dupré sur le fait que les russes sont derrière tout ça, Sisco investit sournoisement le domicile d’un ponte de l’ambassade russe Gryzlov pour trouver des preuves compromettantes. Malheureusement, il est surpris au moment où il tente d’ouvrir un coffre-fort et finit à la cave pour un passage à tabac en règle. Il parvient toutefois à se libérer de ses tortionnaires et à ouvrir le coffre dans lequel il découvre des documents écrits en cyrillique et une photo qui lui permet d’orienter les recherches autour du Ministre de la Défense. Pendant ce temps, Manon reste toujours sous le coup du traumatisme vécu au Soudan avec les terroristes. Recherchée activement par ces derniers, qui souhaitent récupérer les diamants dont elle était porteuse, elle n’espère qu’une chose : retrouver Sisco. Malheureusement, celui-ci a encore fort à faire contre les agents russes et même contre les soudanais.

Par phibes, le 10 février 2021

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Notre avis sur SISCO #12 – Roulette russe

Ce douzième épisode signe, comme l’indique l’estampille rectangulaire collée sur le premier de couverture, la fin de cette saga politico-policière qui a su nous captiver depuis un peu plus de dix ans avec un personnage tout en charisme œuvrant dans l’ombre pour la protection des institutions gouvernementales et de leur plus haut responsable.

Cet opus est l’occasion de clôturer le récit initié précédemment dans lequel deux affaires (l’une concernant un trafic d’armes et de diamants auquel la compagne de Sisco était liée, l’autre étant des malversations portant sur la vente d’armement à la Russie) est décrites et au cœur desquelles le fameux agent gouvernemental avait de quoi s’occuper. Cette fin de cycle met à nouveau en exergue le travail de Benec dans une articulation scénaristique impressionnante, à haute teneur de violence et de noirceur, toujours aussi bien inspirée et moderne.

Sous le couvert d’un service qui n’hésite pas à prendre des décisions qui doivent aller dans le sens du pouvoir, Sisco crève une fois de plus l’écran dans ses agissements. L’action est donc de mise, perpétrée par des scènes choc et un héros qui sait en prendre comme en donner. Celle-ci est très peu tempérée par la belle Manon qui se voit elle aussi prendre sa part dans les échanges musclés que ne manqueront pas de se déclarer au fil des pérégrinations. On restera frappé par le côté obscur de ce récit qui, bien évidemment, met au grand jour des manigances illicites sordides, qui trainent leur lot d’assassinats ou de confrontations peu ragoutantes.

S’agissant du dernier épisode, Benec a décidé de pousser son héros à l’extrême et de l’opposer à un double adversaire sans scrupule via une interpénétration judicieuse de combines. Il ne fait aucun doute que la tension suscitée par ces dernières reste bien présente au fil des pages jusqu’à atteindre une finalité particulièrement bien dossée, aux effets multiples (amertume, émotion, interrogation…).

Un grand bravo au niveau du dessin, Legrain restant dans cette évocation réaliste qui lui sied à merveille. Dans cette dureté et une dynamique ambiante qui l’animent, l’artiste joue superbement sur tous les tableaux. Les décors témoignent d’une très belle recherche esthétique, inspirée selon les cas par des extérieurs réels. Ces personnages sont des plus convaincants dans leurs actions et leurs expressions ô combien peu joyeuses, laissant la place à des envolées de tristesse et d’animosité bien ressenties.

Une fin de cycle mené avec brio et grand fracas qui clôt définitivement la saga. Dommage, on commence déjà à regretter Sisco !

Par Phibes, le 10 février 2021

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