SISCO
Gin-Fizz

A cause de ses frasques dans l’affaire Saint-Servan et de l’agitation qu’elles ont provoquées, Sisco a été mis sur la touche par Dupré, son chef. Aussi, en guise de blâme, ce dernier lui confie la mission d’assurer la protection rapprochée de Julie, la propre fille du Président. Tout irait pour le mieux si la demoiselle n’était pas en fait une véritable furie qui use, à force de coups pendables, tous ses protecteurs. La mort dans l’âme, l’agent secret s’exécute et s’aperçoit très vite que la jeune fille entretient une relation avec le propre conseiller du Président, aime faire la fête, boire plus que de raison et même s’adonne à la drogue. Ces travers étant de nature à ternir l’image du Président, Sisco se retrouve sur la brèche pour éviter tout dérapage. Malheureusement pour l’agent présidentiel, la situation n’est pas prête de s’améliorer car quelque chose de pernicieux semble se tramer autour de Julie, prenant en ligne de mire, de fait, la plus haute autorité du pays.

 

Par phibes, le 8 mars 2011

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Notre avis sur SISCO #3 – Gin-Fizz

Après un premier diptyque tout feu, tout flamme, Thomas Legrain et Benec viennent remettre leur ténébreux et néanmoins efficace agent de la République Sisco sur les rails d’une nouvelle affaire nationale qui débute sur la protection rapprochée de la fille du Président. Si ce rôle de garde du corps n’est pas pour lui plaire, il n’en demeure pas moins qu’il va lui donner l’occasion de démontrer ses grandes capacités à gérer une nouvelle crise intestine.

Gin-Fizz, surnom donné à la protégée délurée de Sisco, est un épisode qui illustre parfaitement l’entente excellente qui existe entre les deux auteurs, bien motivés à trouver des sujets qui secouent les fondations étatiques. Ici, tout commence avec Julie qui se voit opposée, caractériellement parlant, au personnage principal et dont les écarts de conduite associés à d’autres vont servir des individus de l’ombre et menacer leurs personnes.

Benec signe ici un opus aux circonvolutions tonitruantes où se mêlent drogue, traîtrise, arrogance, cynisme, dépravation, manigance, action, intégrité… La mission de "routine" de départ dévie comme il se doit pour notre plus grand plaisir et prend une orientation plus sournoise, plus radicale. L’intrigue au déroulement assez classique se tient, garde en haleine le lecteur, produisant ses effets quant aux révélations flash adroitement disséminées et à la rétention volontaire de certaines informations (il en garde sous la pédale pour un déballage général lors de son prochain tome).

De son côté, Thomas Legrain travaille vite et bien. En effet, depuis que la saga a débuté en janvier 2010, il aligne pas moins de 3 albums, prouvant ainsi qu’il a assimilé sa façon de gérer son graphisme. Force est de constater que l’évocation quasi photographique de son univers est d’une grande beauté et reste l’une des raisons qui pousse à lire l’aventure. Le mouvement est bien ressenti, ses personnages tout en proportions ont réellement du charisme et ses nombreux décors sont d’une richesse extraordinaire. A noter que la colorisation servie par Peng Wang et Studio 9 conforte superbement le travail du dessinateur.

Un troisième épisode attrayant, dynamique et intrigant à déguster tel un cocktail survitaminé et dont on attendra la suite avec impatience.

 

Par Phibes, le 27 mars 2011

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