SISCO
Belgian Rhapsody

De nos jours, en Afrique de l’Est, des commanditaires chinois ont entamé des négociations avec des mercenaires soudanais en vue d’échanger de nombreuses armes contre l’exploitation exclusive des mines de diamants de leur territoire. Afin que le deal soit conclu, les représentants asiatiques exigent que des échantillons de pierres précieuses leur soient livrés dans leur laboratoire situé en Belgique. Cette requête est acceptée par les mercenaires qui ont décidé pour cela d’utiliser une prisonnière blanche pour le transport.

Trois jours plus tard, la France connaît de gros problèmes concernant la livraison de porte-hélicoptères à la Russie. Le Président de la République, qui a fait venir son ministre de la Défense, lui fait connaître son courroux. Pour ses accointances avec les russes, il menace de le démissionner de son poste et exige en compensation son amie Carole.

Au Soudan, Sisco participe à une opération militaire d’extraction d’otages détenus par des mercenaires. Malheureusement pour lui, son amie Manon qui fait partie du lot n’est pas trouvable. De retour en France, il est appelé par son supérieur de la DGSPPR pour aider le convoyage de documents secrets liés à la transaction russe que conservait le Ministre de la Défense et qui intéressent des individus radicaux. Arrivés à destination à Bruxelles, Sisco et son collègue sont obligés de loger à l’hôtel. C’est lors d’une petite escapade que Sisco apprend que Manon a été identifiée à l’aéroport. Fonçant à toute vitesse vers les lieux, il en oublie son collègue qui se voit pris en chasse. Ce dernier meurt et perd la mallette contenant les documents. Autant dire que Sisco a quelque peu merdé ! Saura-t-il se rattraper ?

Par phibes, le 1 juillet 2020

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Notre avis sur SISCO #11 – Belgian Rhapsody

Sisco, l’agent de la DGSPPR, véritable frappe à la solde du gouvernement, trempant dans des affaires totalement incroyables et assurément peu ragoutantes pour le simple des administrés, retrouve pour la onzième fois et pour notre plus grand plaisir les bacs de toutes les librairies de France.

Force est de constater que Benec reste on ne peut plus inspiré pour plonger son personnage hautement charismatique dans des situations percutantes qui, bien sûr, lui siéent à merveille. Sous le couvert d’une affaire qui n’est pas sans rappeler celle des Mistral (les fameux porte-hélicoptères français non livrés à la Russie), le scénariste nous entraîne dans une intrigue tissée de main de maître dans laquelle Sisco va détenir une place prépondérante et particulièrement conforme à ses aptitudes de terrain.

Cette équipée très active, qui a le privilège de nous faire partir dans plusieurs directions, permet de faire le lien avec une réelle efficacité entre des ravisseurs soudanais, les services secrets russes et la protection de documents ultrasecrets. Il en ressort une réelle tension ambiante, évidemment amplifiée par la violence caractérisée de certains personnages, par les courses-poursuites et par les échanges musclés qu’elle engendre. Cet épisode est également celui des retrouvailles entre Manon (kidnappée au tome 9) et Sisco, démontrant que ce dernier n’est pas brute avec tout le monde et sait faire usage de tendresse.

Si cette aventure bénéficie d’une structure impeccable, elle a l’avantage d’être illustrée par Thomas Legrain, très habile de ses crayons. Il va de soi que l’artiste, au bout de dix épisodes, a su trouver le trait réaliste et la dynamique qui lui conviennent et qui lui permettent de croquer des situations sans limite. On en veut pour preuve les très beaux décors urbains qui servent d’arrière-plan à des personnages qui, eux-aussi, sont on ne peut mieux représentés. Les scènes d’action semblent ne pas avoir de secret pour lui tant les instantanés mis en évidence sont criants de vérité.

Une suite d’aventure toujours aussi percutante et palpitante qui trouvera dommageablement sa grande fin dans le tome suivant.

Par Phibes, le 1 juillet 2020

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