Le singe de Hartlepool

 
Un navire français de la marine napoléonienne croisait non loin des côtes britanniques lorsqu’il sombra un soir lors d’une très forte tempête. Le seul survivant que trouvèrent le lendemain matin, sur la plage, les habitants de Hartlepool fut Nelson, un singe portant l’uniforme français et dont le défunt capitaine tricolore avait fait une mascotte pour son équipage.

Les Britanniques de Hartlepool, qui n’avaient jamais vu de Français, crurent qu’ils en tenaient là un. S’étant mis dans la tête que leur prisonnier pourrait leur révéler de précieuses informations stratégiques et trop contents de pouvoir déverser leur haine sur le malheureux, ils improvisèrent un tribunal populaire…
 

Par sylvestre, le 10 septembre 2012

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Notre avis sur Le singe de Hartlepool

 
Cette histoire du singe de Hartlepool aurait pu être drôle et bien finir, mais comme elle est basée sur une légende, on comprend que les auteurs aient voulu l’adapter tout en lui restant fidèle.

L’histoire est telle, en tout cas, qu’on aurait eu du mal à croire à une histoire vraie… Car, que des Anglais aient pu prendre un singe pour un Français, même s’ils n’en ont jamais vu un, c’est fort de café, n’est-ce pas ?! Il n’empêche que, contre toute attente, cette légende serait bien née anglaise et non française comme il aurait été plus facile de l’imaginer ! Or à Hartlepool, ville située au nord de l’Angleterre, les habitants ne prennent pas ombrage de cette moquerie historique dont ils font l’objet et porteraient même fièrement ce surnom de "pendeurs de singes" devenu avec le temps le nom donné aux supporters de l’équipe locale de football !

Hartlepool, ville où l’on peut d’ailleurs admirer la statue de Andy Capp (héros de bande dessinée dû à l’auteur Reg Smythe), fait en tout cas, grâce à cette légende mise en images, une remarquable apparition dans le neuvième art en la collection Mirages des éditions Delcourt. Le scénariste Wilfrid Lupano et le dessinateur-coloriste Jérémie Moreau (1er lauréat du Concours Jeunes Talents 2012 au FIBD d’Angoulême) en sont les auteurs, nous servant là leur vision de cette légende originale autant qu’elle est triste puisque sous la dose d’humour grinçant qu’on peut y déceler pointe assurément aussi la critique des nationalismes exacerbés, de la justice expéditive et plus généralement de la bêtise, de l’ignorance et de la lâcheté de ces hommes qui se persuadent qu’ils ont raison parce qu’ils sont plus nombreux ou parce qu’ils crient plus fort que "l’autre"…

Une fable dont on remercie les auteurs de l’avoir mise en lumière. Un excellent one-shot.
 

Par Sylvestre, le 10 septembre 2012

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