SIN CITY (EDITION 2013)
The Hard Goodbye

Marv sort de prison, il a un passif chargé de violence, d’alcool, de mauvais plans. Une nuit il rencontre Goldie, une femme qui allume tout de suite en lui des sentiments qu’il croyait définitivement perdus. Mais au petit matin son corps inanimé se tient à ses côtés, un mystérieux assassin est venu en silence tuer la jeune femme pendant la nuit, alors qu’il dormait. Marv décide donc de partir à sa recherche, car il est temps de se venger…

Par fredgri, le 11 août 2014

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Notre avis sur SIN CITY (EDITION 2013) #1 – The Hard Goodbye

En 2005, sortait la première adaptation remarquée de Sin City au cinéma.
Cette année, le deuxième opus réalisé par Rodriguez et Miller arrive bientôt, Rackham décide donc de reproposer la série complète sous une nouvelle maquette et une nouvelle traduction.

Avec Sin City, Frank Miller signe le retour d’un genre, un hommage à une époque, avec ces flics véreux, ces brutes aux coeur tendre, ces atmosphères qui se coupent au couteau, magnifiques et vibrantes ! Il accentue le tout en contrastant extrêmement son dessin, se cantonnant à un très beau noir et blanc qui va en s’épurant d’une part, mais aussi en devenant plus vif. Miller redéfinit ainsi son propre style graphique, jouant habilement avec les ombres, les blancs qui se découpent sur les noirs, le tout orchestré par une mise en scène presque théatrale, qui s’appuie sur les codes du genre, sur une sorte de dramaturgie du geste, de la pause, des répliques qui cinglent, sans pitié…

Miller avait pourtant promis de ne plus refaire de comics. A peine avait il fini son superbe "Elektra lives again" qu’il se retirait… Pour revenir encore plus fort dans les pages de Dark Horse present, intégrant ainsi la jeune collection "Legend" aux côtés de Mignola, Byrne, Art Adams. Pour notre plus grand plaisir d’ailleurs !
En bref, Sin City c’est surtout le retour d’un créateur en pleine forme, et pas n’importe qui, le fameux Miller qui révolutionna "Daredevil", celui qui a redéfinit le Batman au travers des exceptionnels "Batman Year one" et "Dark Knight return". En commençant Sin City, il n’était pas encore celui qui allait défrayer la chroniques avec ses discours réac, même si les signes montraient bien une volonté de virer vers quelque chose de plus extrémiste.
Mais qu’importe, car avant tout dans Sin City Miller s’impose comme l’héritier moderne d’une tradition qui remonte aux polars hard-boiled des années 40/50. Ces silhouettes qui se dessinent en ombres chinoises contre le store d’un bureau miteux, une ruelle crasseuse ou résonnent les coups d’un passage à tabac… Sin City c’est lourd, sanguinolent, c’est violent et sans concession, mais c’est surtout exagéré à un tel point que c’en est fascinant !

Cette série commence donc comme une vraie plongée en enfer, un homme qui vient de perdre la seule femme qui l’avait aimé, se lance dans une longue course vengeresse ou les corps volent, ou sa propre résistance semble sans limite, il n’a plus rien à perdre et donc il n’hésite plus.

Le discours de Miller manque sérieusement de subtilité, c’est vrai, d’autant que la trame du récit est des plus basiques, mais ça n’est pas le propos, on est en pleine envolée graphique, un noir et blanc pur, magnifique, des personnages très fort, très marqués et une narration parfaite.

Sin City, c’est une lecture physique, sans second souffle, une bouffée chaude, amère, impressionnante d’un bout à l’autre !

Par FredGri, le 11 août 2014

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