Le roman d'une vie

Alors jeune garçon, Georges Simenon sait déjà que plus tard, il écrira des histoires. Sa mère le destinant à des études religieuses, il préfère tout de même se réfugier dans la lecture de récits d’aventures. Un tantinet rêveur, Georges subit la sévérité de sa mère et apprécie la prévenance d’un père sans grande ambition. Il connaît sa première expérience sexuelle très tôt et se voit obligé de quitter son quartier avec sa famille dans un autre plus sélect. La maison étant grande, sa mère en profite pour louer des chambres à des étudiants étrangers. Son père tombe bientôt malade et Georges apprend du docteur qu’il va décéder sous peu. Profondément marqué, le jeune homme décide d’arrêter les études et en juin 1918, est embauché en tant qu’apprenti chez un boulanger, puis commis dans une librairie. Ces emplois étant pour lui sans intérêt, il se fait engager, à l’âge de 16 ans, au sein de la rédaction de la gazette de Liège et s’occupe des faits divers. Plus tard, reconnu pour son travail de qualité et ses initiatives, il signe des billets d’humeur qui remportent un certain succès. Après avoir un temps fricoté avec des membres d’un groupe libertaire, il fait la connaissance de Régine avec laquelle il se fiance. Après la guerre, Georges décide de quitter la Gazette pour aller à Paris. Il est recruté en tant que secrétaire par un Marquis et gère le château de ce dernier. Il le fait intégrer le journal Paris Centre pour lequel il écrit des nouvelles. Mais sa destinée n’a pas fini d’évoluer à force de rencontres hautes en couleurs et de nouveaux écrits. En 1930, c’est lors de son périple sur les canaux de France et de l’étranger à bord de l’Ostrogoth qu’il finit par créer un personnage qui ne le quittera plus à savoir le Commissaire Maigret.

Par phibes, le 20 novembre 2022

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Notre avis sur Le roman d’une vie

Quand Rodolphe retrouve Christian Maucler, c’est en principe pour nous entraîner dans une enquête policière diligentée par le fameux Commissaire Raffini (à ce jour, ils ont en commun 9 aventures). Or, cette fois-ci, les deux artistes se sont associés non pas pour nous plonger dans des investigations sombres mais nous offrir une biographie. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de celle d’un illustre romancier dont l’univers les inspire fortement dans leurs réalisations à savoir Georges Simenon.

Evidemment, dès que l’on parle de ce célèbre écrivain, on ne peut que faire l’association avec le non moins célèbre Commissaire Maigret, flic de fiction faisant partie de la police judiciaire de Paris et fumeur de pipes dont il est à l’origine. Mais avant que ce haut personnage fleurisse les soixante-quinze aventures qu’il a animées, son créateur a dû gravir moult étapes. C’est donc Rodolphe qui a pris pour parti de nous éclairer sur ces différentes phases de sa destinée depuis son jeune âge.

L’évocation assurément conventionnelle se veut sérieuse et bien agréable du fait de sa forme éducative. Le scénariste s’est employé à saisir les évènements clés qui ont marqué le parcours du romancier en commençant par le giron familial jusqu’à sa consécration. On y découvre la lente évolution caractérielle qui s’est opérée à la faveur d’évènements particuliers, d’anecdotes notables, de rencontres précises avec d’autres personnes telles que le groupe La Caque, Régine, Joséphine Baker…

Côté dessins, Christian Maucler assume son rôle d’illustrateur avec brio. L’artiste qui se meut dans des dispositions réalistes donne un poids certain à cette biographie superbement éclairée grâce à un coup de crayon de grande beauté et très pointu, superbement mis en valeur par une colorisation aquarellée du plus bel effet. On suit l’évolution physique de Georges qui a été finement travaillée tout comme d’ailleurs son expressivité et sa gestuelle.

Une remarquable biographie illustrée par deux grands de la bande dessinée à découvrir par ceux qui ont envie de connaître la destinée du créateur du fameux Commissaire Maigret.

Par Phibes, le 20 novembre 2022

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