SILAS COREY
Le Testament Zarkoff 2/2

A l’issue de la Grande Guerre, l’industrielle Célestine Zarkoff, baronne de l’armement international est morte et sa succession est ouverte. Son unique héritier est Johann Zichler, un enfant qu’elle a eu un officier allemand avant de se marier avec le magnat Basil Zarkoff et qui a été porté disparu en novembre 1918 lors d’une mutinerie en Bavière. Missionné par le 2ème Bureau, Silas Corey se doit de le retrouver. Pour cela, il est remonté jusqu’à Nina Koenekamp, son épouse, qui vit terrée à Munich, ville plongée comme tout le pays dans un chaos total. La jeune femme pouvant revendiquer l’héritage de son mari est vite prise à parti par un sinistre groupuscule antibolchévique et antisémite qui cherche par tous les moyens à la détruire. Echappant de justesse à un piège, Silas et Nina fuient à travers la ville et parviennent à trouver refuge chez un artiste russe. Est-ce que ce répit leur permettra de retrouver la trace du disparu ? La réponse, d’après Silas, semble se trouver du côté Rudy Von Sebottendorff, l’un des actionnaires de l’empire Zarkoff qui se trouve à Munich et auprès duquel l’espion va tenter une approche. C’est lors de cette dernière qu’il va faire une terrible découverte…

Par phibes, le 18 janvier 2016

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Notre avis sur SILAS COREY #4 – Le Testament Zarkoff 2/2

On ne pourra que saluer encore une fois le talent incontestable de Fabien Nury (les prix qu’il a reçu en sont la preuve irréfutable) qui revient en ce mois de janvier 2016 pour nous dévoiler la fin de son diptyque dédié aux pérégrinations de son personnage charismatique Silas Corey lancé dans la chasse à l’héritier de l’empire Zarkoff.

Pour preuve cette fin d’histoire qui, à n’en pas douter, ne manque ni de références historiques, ni de dynamisme et d’actions. Se nourrissant de l’état pitoyable de la nation allemande au sortir de la guerre 14-18, s’inspirant de la fronde populaire et de la montée des mouvements antisémites et antibolchéviques (en particulier la société Thulé menée par Rudolf von Sebottendorf), Fabien Nury offre un cadre en béton pour son personnage qui doit se démener contre un adversaire tentaculaire et déterminé pour renverser le pays et récupérer le maximum de moyens pour arriver à ses fins (l’empire de Zarkoff par exemple).

Course-poursuite, assassinat, face-à-face tonitruant, violence, machination perfide, tout y est pour caractériser cet opus dans une puissance évocatrice et dans une noirceur incroyable. Silas Corey se voit jouer un rôle beaucoup plus dense, plus pesant qu’auparavant et moins impertinent qu’il n’y parait, assurément mis à mal par un adversaire omniprésent et omnipuissant qui le pousse dans des retranchements radicaux. De fait, le récit fait son office, dur et sans concession, réglé au millimètre par un scénariste dont l’adresse reconnue lui permet d’animer, d’emballer et de surprendre.

Il va de soi que Pierre Alary n’est, lui non plus, pas en reste tant son dessin porte superbement les pérégrinations de son personnage principal. On pourra saluer ce semi-réalisme dont il est maintenant passé maître et qui lui permet de réaliser des plans de toute beauté. De la vue en gros plan à la vision panoramique, ce dernier assure un découpage pour le moins énergique et générateur d’ambiance remarquable.

Une fin de cycle imparable, historiquement et aventureusement mené de main de maître qui, évidemment, installe dans la durée un personnage au potentiel entreprenant. Vivement un autre récit !

Par Phibes, le 18 janvier 2016

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