SIBYL-ANNE VS. RATTICUS
Sibyl-Anne Vs. Ratticus

(Traduction de "Sibylline en danger")
Ratticus Gnawright est expulsé du château ou sa famille vivait depuis des générations. Alors qu’il erre dans la campagne en se demandant ce qu’il va devenir il finit par rencontrer la petite communauté de Sibyl-Anne et de son fiancé Boomer. N’arrivant pas vraiment à s’intégrer il va à nouveau repartir et cette fois, quand il croise la route d’une population urbaine de rats affamés, il décide de prendre les choses en main et de, cette fois, devenir un peu plus offensif…

Par fredgri, le 12 juillet 2011

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Notre avis sur SIBYL-ANNE VS. RATTICUS #1 – Sibyl-Anne Vs. Ratticus

Depuis quelques années déjà l’éditeur américain, Fantagraphics, entreprend une véritable démarche de reconnaissance du patrimoine mondial de la Bande Dessinée. Que ce soit avec leur albums archive (Prince Valiant, Peanuts, Krazy Kat etc.), avec leur traduction d’œuvres étrangères, il se positionnent vraiment comme le chantre d’une histoire en cours qui prend conscience de ses précurseurs, de ses maîtres.

On a vu arriver dans leur catalogue des auteurs comme Tardi, Trondheim, David B ou même Dupuy et Berbérian, cette fois ils ouvrent leur porte à l’école de Marcinelle, en revenant sur des monuments de la BD franco-Belge comme, pour l’instant, Sibylline (qui devient Sibyl-Anne) et Gil Jourdan (qui devient Gil Jordan). La démarche est assez exceptionnelle pour être à la fois soulignée et saluée. Cette production, reconnue ici, par toute la critique, n’en est pas moins un phénomène assez local. Et voir du Macherot traduit en anglais et présenté dans un catalogue aussi prestigieux que celui de Fantagraphics ne peut qu’attirer notre attention.

Le choix s’est donc porté, assez judicieusement, sur le deuxième volume de Sibylline. Un album alliant humour, ambiance bon enfant et réflexion de fond sur l’exercice du pouvoir. Le parfait exemple que non seulement la BD franco-belge n’était pas complètement naïve dans ses approches, mais qu’en plus elle pouvait aborder des sujets très profonds tout en s’adressant à un public très jeune. Nous parlons ici d’une petite souris, de son fiancé, de ses amis hérisson, corbeau et lapin contre une bande de rats avides de nourritures ! Mais derrière ce postulat se dessine le profil de l’envie, de la bêtise et de l’agressivité qui peuvent découler de la violence et du pouvoir ! Et d’ailleurs, l’auteur conclue assez adroitement son histoire, avec une petite pointe cynique pour les autres membres de la communauté !

Fantagraphics propose donc, ainsi, un nouveau regard vers l’identité culturelle d’une BD aux antipodes de ce qui se trouve aux Etats Unis. Car, non, nous ne sommes pas seulement devant du bête "Gros nez", il s’agit ici d’une empreinte culturelle très riche. Je ne sais pas quel impact ce genre d’album peut vraiment avoir sur un lecteur américain. Je me doute bien que de toute façon, cette collection s’adressera tout d’abord à un lectorat convaincu et suffisamment ouvert pour aller vers des horizons non balisés. mais je reste attentif aux futures propositions qui viendront agrémenter le catalogue…

Keep watching et Bravo à eux !

Par FredGri, le 12 juillet 2011

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