Si Dieu le veut

Nelly mène sa vie entre sa passion pour le gospel, en chantant à l’église, et son job de guide touristique. Elle est jolie, elle est black, elle est sans histoire. Mais, pour elle, tout va changer un soir, en recevant un étrange sms. Le message lui annonce – coup sur coup – plusieurs événements qui vont se produire, avec force de détails : une tentative de meurtre sur le président des Etats-Unis, le résultat d’un match de boxe ou encore une catastrophe ferroviaire.

Et elle va vite s’apercevoir que tous ces événements vont réellement avoir lieu ! Nelly comprend alors que tout ceci n’est pas une blague. Son mystérieux messager la rappelle, lui prédisant d’autres nouvelles. Les médias et les services de l’Etat vont soudain se passionner pour cette jeune femme capable de prédire l’avenir grâce à son portable, la comparant un peu à une Jeanne d’Arc des temps modernes. Voilà qui est presque trop beau pour être vrai. D’ailleurs, certains puissants de ce monde se disent qu’ils ont intérêt à faire taire la nouvelle coqueluche des médias, devenue trop gênante.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Si Dieu le veut

Les auteurs de ce livre ne sont pas les premiers venus. À ma droite, Claude Lelouch, un des plus célèbres réalisateurs du cinéma français. À ma gauche, Bernard Swysen, 25 ans de carrière dans la BD. Tous deux ont une actualité débordante. Lelouch a fait l’an dernier un retour remarqué au cinéma avec Roman de gare. Quant au dessinateur, il publie pas moins de quatre albums cette année !

Si Dieu le veut est leur deuxième collaboration, après le diptyque Toute une vie (éditions Soleil). Il s’agit d’un one-shot se déroulant aux Etats-Unis de nos jours. L’histoire relève du fantastique, avec cette jeune femme qui devine certains pans de l’avenir grâce à une voix caverneuse qui la contacte via son téléphone portable. L’idée, qui vient de Louis-Michel Colla, est originale mais, surtout, c’est la manière de traiter l’ensemble qui ne manque pas de nous étonner. Claude Lelouch, à son habitude, emmène le public là où on ne l’attend pas. L’auteur adore les faux-semblants, les pistes à double tranchant, les apparences trompeuses… Et là, il s’amuse beaucoup, égratignant au passage la crédulité des hommes ou les affres qu’engendre leur soif du pouvoir.

En racontant son histoire, il nous parle aussi de l’injustice sociale et des inégalités de ce monde.

Pour illustrer ce scénario étonnant, Swysen nous livre des planches tracées à la ligne claire, avec un style très particulier, plutôt anguleux. Cela donne un esprit presque rétro aux planches.

Le travail d’ensemble est plaisant. À chaque page qui passe, on se demande bien où tout cela va nous mener. La vérité, si cartésienne soit elle, doit triompher d’un impossible qui ne manque pas de faire rêver. Du coup, on avance rapidement dans le livre, avec l’envie d’en connaître le dénouement, d’autant que le scénario est clair et sa construction parfaitement maîtrisée. En attendant une possible adaptation au cinéma, voilà une bonne récré qui vous fera méditer sur les manipulations dont nous pouvons être victimes.

Par Legoffe, le 4 septembre 2008

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