SHOCK SUSPENSTORIES
Volume 1

(Shock SuspenStories 1 à 6)
Shock SuspenceStories fut créé en 1952 afin d’assouvir les lecteurs qui voulaient davantage d’histoire de crime, de guerre, de SF et d’horreur. Il fut donc décidé d’amener un nouveau titre sans genre unique, mais servant en quelque sort de vivier EC Comics. Tout les genres y sont donc abordés, ce qui permet se traiter de multiples thèmes et donc de retrouver la touche propre aux EC Comics, des histoires surprenantes avec des fin complètement incroyables…

Par fredgri, le 22 mai 2014

Publicité

Notre avis sur SHOCK SUSPENSTORIES #1 – Volume 1

Shock SuspenStories est l’un des titres les moins "prestigieux" du catalogue EC, néanmoins on y retrouve le même ton que les autres titres, avec notamment ce sens de la dénonciation, des travers de la société américaine (il suffit de lire "Le coupable" qui revient sur le racisme d’une certaine Amérique sudiste, "Les patriotes" qui parle de la bêtise humaine et d’une certaine forme de patriotisme aveugle et extrême, "Confession" qui dénonce l’étroitesse d’esprit et les conclusions rapides d’une police corrompue…). Progressivement, quand on avance dans ces planches on entre dans une mosaïque de styles, d’ambiances, même si globalement on reste dans un propos sans appel, parfois même très virulent vis à vis de l’âme humaine.

Car même si les sujets sont très divers, ils parlent avant tout de lâcheté, de préjugés, de bassesse, de cruauté, de ces travers qui poussent les uns et les autres à commettre l’irréparable sans forcément s’en préoccuper.
Beaucoup de ces récits se construisent autour du principe du prix à payer, toutefois, et c’est la que ce recueil est fort et intéressant, les auteurs jouent parfois, justement, sur l’impunité de certain coupables qui condamnent des innocents selon le filtre de leur préjugés, sans avoir pour autant d’état d’âme ni de remords !

Mais la très grande force de ce genre d’album c’est avant tout de servir en quelque sorte de catalogue EC Comics, non seulement on retrouve l’équipe en entier qui anime ces comics, mais en plus on peut se faire une idée des diverses atmosphères qui y sont développées !

Il faut dire que jusqu’à la condamnation, par le sénat américain en 54, de toute cette violence, jusqu’à la constitution du comic code, les EC Comics était un véritable havre de liberté pour tout les auteurs qui y travaillaient. Tout était permis (en contre partie, il faut aussi signaler qu’ils étaient loin d’être les seuls à le faire, ni même les premiers, ils ont simplement servi de bouc émissaire aux dénonciateurs qui voulaient condamner les comics sous prétexte qu’ils corrompaient la jeunesse… Du coup, ils ont gagné un certain prestige malheureux, renforcé par le fait que la plupart des auteurs sont ensuite devenus des références incontournables pour la génération suivante) et ils s’en sont donné à cœur joie !

Il en résulte un ouvrage passionnant et captivant, on aligne les histoires les unes après les autres, on plonge d’une ambiance à l’autre et on est très régulièrement sous le charme des dessins (entre autre Wood, Kamen, Orlando, Davis, Ingels…)
Les scénarios de Gaines et Feldstein sont parfaits et magnifiquement bien mis en scène. Du très très grand art qui fout les chocottes, qui choque, qui interpelle, mais qui ne laisse jamais indifférent !

Une nouvelle fois Akileos fait du très bon boulot sur cette collection. Le seul bémol reste les repro des couvertures originales qui n’apparaissent qu’en petit, c’est dommage, car elles mériteraient amplement d’être agrandies… N’oublions pas qu’elles font partie intégrante du succès de ces comics !
Bon, l’éditeur a pris du retard sur ses sorties, plusieurs albums EC sont prévus pour ce mois de juin, alors croisons les doigts…

Un vrai régal, encore une fois !

Indispensable !

Par FredGri, le 22 mai 2014

Publicité