SHERMAN
Le piège. Bayreuth

Lors du festival d’opéra de Bayreuth, la fête est à l’honneur, entre les représentations lyriques wagnériennes et l’établissement du III Reich. Dans cette ambiance pour le moins enflammée qui préfigure l’installation d’un régime totalitaire et épurateur, Jay Sherman et son associé allemand Karl Jurgen peuvent se targuer du succès de leurs affaires communes. Toutefois, cette réussite financière n’est pas sans attirer la convoitise du pouvoir allemand qui ne va pas tarder via le sinistre Klaus Dimitar à déclarer son intérêt au grand dam de Jay. De plus, un malheur ne venant jamais seul, la fille de ce dernier, Jeannie, s’est amourachée de Ludwig Melchior, un chanteur d’opéra réputé. En effet, cette passade est de nature à contrecarrer le projet d’union fomenté par Karl et sournoisement par les instances gouvernementales allemandes, entre son fils Otto et la fille de Jay. Est-ce en ces évènements d’avant-guerre que Jay Sherman va pouvoir enfin découvrir l’identité de celui ou ceux qui cherchent aujourd’hui à déstabiliser sa personne, sa famille et son empire financier ?

 

Par phibes, le 18 novembre 2011

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Notre avis sur SHERMAN #4 – Le piège. Bayreuth

Le voile opaque tendu lors du premier tome semble peu à peu se déchirer pour laisser place, avec ce quatrième épisode, à une vision un peu moins nébuleuse. En effet, Stephen Desberg qui vient poser son équipée dans le contexte de l’ascension allemande préfigurant la seconde guerre mondiale, lâche quelques substantielles informations quant au passé tortueux et pas si net de son héros, Jay Sherman.

Si l’enquête policière se poursuit pour découvrir celui qui se cache derrière l’énigmatique personnage qui menace la famille Sherman, l’évocation du passé du milliardaire tourmenté se veut plus consistante, dans des introspections plus longues et marquées par des références historiques bien intégrées. C’est ainsi que l’on recroise Jay Sherman dans ses accointances plus ou moins forcées avec les instances militaires allemandes des années 35-40 et également celle qui prend une place de plus en plus importante à savoir Jeannie, sa fille, mystérieusement inexistante dans le présent.

Si le récit est des plus homogènes dans son concept d’allers et venues dans les époques, sa lecture ne laisse aucun temps mort, au gré de transitions parfois rapides, très bien marquées par un jeu subtil de couleurs, et d’une association de tranches de vie explicites, qui ne nuisent nullement à la compréhension des péripéties et du mystère que draine celui qui a donné son nom à la saga.

On ne pourra que saluer la prouesse de Griffo qui, en auteur accompli, arrive en peu de temps soit en 6 mois, et de surcroît dans un timing préétabli, à mettre en images l’aventure de Stephen Desberg. Son dessin reste très agréable, rapide, d’une grande finesse et défend une connotation historique bien ressentie. Le jeu des personnages se suffit à lui-même de par leur expressivité assurément éloquente.

Un quatrième opus remarquablement réalisé qui amène, dans des flash-back profonds, son lot de suspens, de drames et de révélations.

 

Par Phibes, le 18 novembre 2011

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