SHERMAN
La promesse. New York

Magnat de la finance, Jay Sherman est venu assister, non sans une certaine fierté, au discours de candidature pour la présidence des Etats-Unis de son fils Robert. Toutefois, à l’issue de la réunion qui conforte ses chances d’accéder au pouvoir suprême, un inconnu tire sur le postulant et le blesse grièvement. Ce dernier ayant été transporté à l’hôpital entre la vie et la mort, Jay Sherman se morfond en attendant d’avoir des nouvelles rassurantes de son fils. Contre toute attente, il reçoit un appel téléphonique anonyme qui lui stipule qu’il va tout perdre, famille et fortune. Comme pour prouver la détermination de celui ou ceux qui le menacent, la maison de campagne du financier est détruite dans une explosion.. Qui peut bien lui en vouloir autant pour organiser une telle vendetta à son encontre ? Pour en trouver la réponse, alors que le FBI mène de son côté son enquête, Jay Sherman n’a plus qu’à fouiller dans son passé, un passé parsemé de moments de bonheur mais aussi de drames.

 

Par phibes, le 25 janvier 2011

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Notre avis sur SHERMAN #1 – La promesse. New York

La collection "Troisième Vague" de chez Le Lombard compte en son sein une nouvelle saga réalisée par deux monstres sacrés du 9ème art. En effet, Stephen Desberg (Le Scorpion, IRS, Cassio, Black Op…) et Griffo se retrouvent après Empire USA pour nous entraîner dans une fresque familiale ténébreuse qui s’attaque au mythe du rêve américain.

Prévue en 6 tomes, cette série est inaugurée par ce premier tome qui vient camper le personnage principal, Jay Sherman, et l’intrigue qu’il va susciter. C’est donc à la suite d’un drame qui se déroule dans les premières planches que celle-ci s’installe, attachée à la compréhension des représailles dont il est l’objet et à la découverte de son passé.

Cet opus est une mise en bouche de choix. Elle plonge le lecteur dans des ambiances américaines des années 50/60, à l’image de celles du film Il était une fois en Amérique et se fait fort d’évoquer le parcours d’un homme pour le moins atypique. Comment Jay Sherman a-t-il pu atteindre la consécration qu’on lui connaît ? La réponse va être donnée, dans le cadre de séquences d’antan superbement intégrées au présent.

Stephen Desberg est réellement à son affaire. Il génère puissance et émotions dans un récit aux entournures classiques qui fait défiler avec justesse les ennemis potentiels du héros. Certes l’action a sa place mais c’est l’étude du personnage principal qui prédomine. Totalement affable dans le présent, qu’était-il dans le passé ? Son ascension au sein de toutes les strates de la société américaine nous est partiellement contées et dévoilent à chaque immersion des pans bien surprenants qui écorchent quelque peu le mythe du rêve américain.

Alors qu’il travaille sur le dernier opus de L’ultime chimère, Griffo se permet, en forçat du crayon, de se lancer dans cette nouvelle fresque et de produire coup sur coup les deux premiers épisodes de Sherman. Il va de soi que son travail est de haute qualité (voir le superbe premier de couverture) et génère bien les ambiances américaines du 20ème. Son trait est toujours délicat, réaliste, plus arrondi qu’habituellement et évidemment expressif. Ses personnages sont beaux, les tenues vestimentaires très soignées. Les arrière-plans sont très suggestifs et témoignent d’une recherche documentaire rigoureuse.

Une ouverture savoureuse sur la destinée d’un personnage charismatique à l’origine d’une ascension sociale à découvrir.

 

Par Phibes, le 25 janvier 2011

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