SHERLOCK HOLMES SOCIETY
Contamination

Le tout Londres semble perdu. Après avoir découvert que Graham Taylor était à la tête du sinistre Concile, Sherlock Holmes a fait l’amère constatation que désormais, sous l’influence du virus dégénératif instillé par le groupe occulte, la mort la plus horrifique rodait dans les rues de la capitale britannique. Diminué par la drogue qui lui a été inoculée et la fatigue de ces dernières heures, le détective utilise le métro pour tenter de rejoindre les locaux du War Office où sont regroupés les membres du gouvernement. Grâce à l’intervention salvatrice du Capitaine Goggins et de ses hommes, Holmes finit par se retrouver face à Mycroft, son frère, et aux ministres de la Couronne qui doivent statuer sur leur devenir. Reléguant la sécurité de ces derniers au second plan, le limier propose de sauvegarder coûte que coûte la seule personne qui puisse endiguer le virus destructeur, à savoir l’inquiétant Edward Hyde. Assiégés par les morts-vivants, ils partent pour le centre médical pour y retrouver le scientifique irascible. Holmes parviendra-t-il à faire coopérer ce dernier pour enrayer la contamination extérieure et en finir irrémédiablement avec les desseins meurtriers de Graham Taylor ?

Par phibes, le 31 janvier 2016

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES SOCIETY #4 – Contamination

Après un troisième épisode à la finalité percutante qui permettait d’identifier enfin les responsables des expériences mutagènes, Sylvain Cordurié revient pour nous livrer le dernier volet de son aventure fantastico-policière et pour ce faire, remet dans ses prérogatives les plus impressionnantes, son personnage fétiche à savoir Sherlock Holmes.

Il va de soi que cet opus vient mettre un terme au face-à-face haletant entre le détective et son adversaire, le Concile, et ce, à la faveur d’un développement qui ne manque absolument pas d’actions et de rebondissements. Bien que délaissé par son acolyte, le Dr Watson, Sherlock Holmes vient faire preuve encore une fois d’une intrépidité hors norme pour éradiquer un fléau dont tout le royaume risque de pâtir. Et à cet égard, l’on pourra s’abreuver avec une certaine délectation de la façon dont il s’engage dans la bagarre, appuyé en cela par Hyde, un personnage particulièrement insaisissable et psychologiquement torturé.

Sylvain Cordurié se conforte dans ce clin d’œil appuyé à l’univers de Stevenson et plus particulièrement à celui lié au Dr Jekyll et Mister Hyde, son personnage à double personnalité. Cette interpénétration originale dans l’univers romancé de Sir Conan Doyle permet de camper le fameux Sherlock Holmes dans un rôle encore plus démesuré, moins porté sur la finesse de l’analyse mais beaucoup plus sur son physique. Aussi, grâce à cette succession de faits mortifères engendrés par un groupe de fanatiques prônant le chaos, le récit a le mérite de se décliner dans des dispositions scénaristiques certes sombres mais pleinement emballantes. S’il ne manque pas d’étaler dans une voix off ajustée les pensées les plus intimes du détective, il a aussi l’avantage de faire étalage d’un grand nombre d’actions qui n’éludent pas une grosse pointe de fantastique.

Après avoir signé les couvertures de chaque album de cette saga, Ronan Toulhoat assure également, pour cet ultime épisode, la mise en images. Particulièrement en verve ces temps-ci (entre sa participation dans le dernier opus de Prométhée et son deuxième volet du Roy des Ribauds, en plus du présent album), l’artiste nous offre un graphisme dynamique, volontairement sombre et conforme (grâce aussi à l’appui de la colorisation adaptée d’Axel Gonzalbo) à celui exigé dans la collection 1800. Le travail historique est très adroit, via des décors londoniens subissant l’invasion superbement restitués. De même, on pourra saluer l’animation des personnages, qui, de par leur expressivité, leur gestuelle (en particulier l’affrontement proche du final), se veulent réellement concluants.

Une fin d’aventure réussie, menée tambour battant, à la faveur d’un mix de références et de genres littéraires assurément complémentaires. Avec ce style de récits, il ne fait aucun doute que la collection 1800 a de beaux jours devant elle !

Par Phibes, le 31 janvier 2016

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