SHERLOCK HOLMES & LES VAMPIRES DE LONDRES
L'appel du sang

Alors que sa disparition a été constatée officiellement, Sherlock Holmes en profite pour fuir sur Paris afin d’assouvir son besoin latent de voyager. Recevant secrètement son frère Mycroft auquel il lui avoue ses envies, le fin limier londonien se voit pris à parti par un groupe de vampires qui le pressent instamment à rencontrer leur maître. Après un échange peu courtois qui met en déroute ses agresseurs et après avoir mis son frère sous protection policière, Sherlock Holmes dont la curiosité a été attisée, se lance sur les traces de celui qui requiert ses services. C’est à l’issue d’un piège qu’il a pressenti, que le détective rencontre enfin le vampirique Selymes en son sombre château anglais. Ce dernier lui propose alors une collaboration non conventionnelle pour la mise hors d’état de nuire d’Owen Chanes, un vampire déviant aux desseins nuisibles.

Par phibes, le 28 décembre 2009

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES & LES VAMPIRES DE LONDRES #1 – L’appel du sang

Sylvain Cordurié a décidément le vent en poupe en cette année 2009. Après avoir touché avidement à l’héroïc fantasy avec Les sorcières de Salem, à la science-fiction avec Acriborea, au fantastique celtique L’épée de feu et Les seigneurs de Cornwall, il s’imprègne de la légendaire notoriété de Sherlock Holmes, personnage ô combien atypique de Sir Conan Doyle transposé moult fois en bande dessinée.

Tout en restant dans l’ambiance victorienne, le scénariste verse, de par le titre, dans le fantastique et vient offrir au détective un rôle qui n’est pas sans rappeler celui de Van Hesling, le fameux chasseur de vampires créé par Bram Stoker. On conviendra que Sylvain Cordurié a opté pour ce thème qui a déjà été évoqué par le créateur de Sherlock Holmes, dans la nouvelle Le vampire du Sussex et le fait adroitement au moyen de dialogues ampoulés.

Chronologiquement, son récit se cale entre le moment où le détective londonien disparaît mystérieusement dans les chutes de Reichenbach poursuivi par son adversaire patenté, le professeur Moriarty et celui où il réapparaît à la demande insistante du lectorat de l’époque (quelque 10 ans après).

Les péripéties dont il est question vont bon train et sont bien intrigantes sans pour autant toutefois bousculer les nombreuses aventures précédemment réalisées sur le même thème. L’originalité réside dans la curieuse association entre Holmes et Selymes, deux personnalités à caractère différentes dont l’une est morte virtuellement et l’autre mort-vivante. De cette union peu banale, s’ensuivent quelques confrontations surprenantes, sanglantes à souhait, au contact d’un ennemi radical qui mène un jeu épurateur bien accrocheur.

Fidèle à Sylvain Cordurié avec lequel il a réalisé le premier opus de la série fantastique Le céleste noir, Laci alias Vladimir Krstic nous régale de son trait authentique. L’époque victorienne est excellemment restituée grâce à ses nombreux décors qui mettent bien en évidence des extérieurs (quartiers d’immeubles, véhicules…) très évocateurs et grâce aussi à une colorisation qui complète à merveille l’ambiance. On pourra apprécier les perspectives qu’il utilise avec rigueur selon des plans osés et dans des découpages classiques et bien ordonnés. Idem pour les personnages qui se révèlent convaincants et dotés d’une énergie bien agréable.

Un premier opus bien intrigant, pour un diptyque vampirique à souhait, à l’image du premier de couverture très évocateur.

Par Phibes, le 28 décembre 2009

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