SHERLOCK HOLMES – LES CHRONIQUES DE MORIARTY
Renaissance

En 1892, lors de son affrontement avec Sherlock Holmes, le professeur Moriarty s’est sacrifié afin d’empêcher les Anciens Dieux d’envahir le monde des humains. Ce sacrifice le fait basculer dans un univers chaotique au sein duquel sa personne est torturée sans relâche par les maîtres des lieux. Et pour cause, il est détenteur du Nécronomicon, artefact qui leur permettrait de rouvrir un passage vers la Terre. Malgré tout, grâce à sa force de caractère et à son endurance, le supplicié parvient tout de même à résister à tous les sévices subis. Un an après, Moriarty a retrouvé le monde des vivants et vient rendre visite à Meredith Rutherford, une femme aux nombreuses ressources. Celui-ci compte sur elle pour l’aider dans sa nouvelle quête, une quête qui doit l’amener à faire le tour du monde à la recherche d’éléments bien précis, qu’il ne connaît que trop. Rejoints par Odd, un chasseur de trésors, ils décident de partir pour Naples afin de trouver un certain Attilio Toldo, collectionneur de renom qui nage en eau trouble et qui s’adonne à des activités noires peu recommandables.

Par phibes, le 8 octobre 2014

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES – LES CHRONIQUES DE MORIARTY #1 – Renaissance

Fortement inspiré par l’univers romanesque de Sir Conan Doyle, Sylvain Cordurié continue inlassablement de nous livrer, au sein de la collection 1800 de l’éditeur Soleil, de nouvelles aventures de son personnage de prédilection, le fameux limier Sherlock Holmes. Pour sa cinquième histoire, le scénariste vient, en quelque sorte, donner une suite à son diptyque intitulé Sherlock Holmes & le Nécronomicon, à savoir après que le super détective ait affronté dans un combat cauchemardesque son adversaire de tout temps, le sinistre professeur Moriarty.

Bien que ce nouveau récit soit publié sous le couvert de Sherlock Holmes, il a toutefois la particularité de ne pas du tout le faire intervenir, du moins dans ce premier opus. En effet, conformément au sous-titre, c’est James Moriarty qui a le privilège d’être raconté – ce sont ses chroniques – dans une aventure qui, mêlant des univers très différents (policier « doylien » et fantastique « lovecraftien ») sent le soufre et qui va le mettre en première ligne d’une quête fantastique très spécifique.

Pour cela, Sylvain Cordurié a décidé, dans un alternat maîtrisé, de nous plonger dans deux histoires parallèles dont le lien ne tardera pas à se déclarer assez rapidement. L’une terrifiante (qui se veut en totale corrélation avec les effets monstrueux de la fin du récit La nuit sur le Monde) se rapporte aux souffrances endurées par le personnage central chez les Anciens Dieux, l’autre plus aventureuse mais toute aussi fantastique nous renvoie dans les prémices d’une quête bien précise.

Ce nouveau volet possède, comme il se doit, toute la matière sulfureuse qu’il faut pour dresser le portrait d’un personnage hanté par un pouvoir débordant, caractériellement mauvais qui la spécificité d’endurer et de bousculer tous les obstacles qui se dressent sur son passage. Cette force de caractère qui n’est pas sans rappeler celle de son détracteur Holmes, nous permet de suivre des pérégrinations très sombres et ésotériquement bien entreprenantes.

C’est la première fois qu’Andrea Fattori intervient aux côtés du scénariste. Le moins que l’on puisse dire que ce jeune artiste d’origine italienne réalise un travail très cohérent par rapport aux autres dessinateurs de la saga Sherlock Holmes (Laci, Nespolino). Considérant le réalisme de son trait, il démontre potentiellement qu’il a du talent et qu’il sait l’exploiter avec rigueur. Entre représentations historiques et visions oniriques d’un autre monde, il jongle très habilement entre ces deux univers, liés par des personnages qui, ‘en doutons pas ont un réel charisme.

Un très bon premier opus qui relègue Holmes aux abonnés absents (pour le moment) et qui nous introduit dans une chronique (celle de Moriarty renaissant de ses cendres) particulièrement noire et effrayante.

Par Phibes, le 8 octobre 2014

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