SHELTON & FELTER
La mort noire

En 1924, à Boston, le corps d’un homme a été retrouvé dans la rue. L’intervention policière ne manque pas d’attirer nombre de badauds parmi lesquels se trouvent Isaac Shelton, jeune journaliste sans éclat, et Thomas Felter, petit libraire de quartier. Tout en suivant le manège des enquêteurs, Felter parvient à faire la lumière sur le mystère de l’homme à terre. Impressionné par l’esprit d’analyse de ce petit bonhomme, Shelton décide de faire plus ample connaissance de celui-ci. Il lui propose même une association qui leur permettrait à tous les deux d’enquêter sur une prochaine énigme. Celle-ci, d’ailleurs, se déclare le lendemain. En effet, un individu mort a été découvert gisant au pied d’une maison avec une grosse quantité de mélasse dans le corps et un rivet dans une main. Cela suffit à Shelton et Felter pour se mettre en quête. Leur première destination est la morgue, pour examiner la dépouille. Ils y trouvent des indices, mais aussi leurs premiers déboires. Serait-ce déjà la fin de leur association ?

Par phibes, le 29 août 2017

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Notre avis sur SHELTON & FELTER #1 – La mort noire

Après avoir emballé le lecteur grâce à sa très enthousiasmante complicité avec Thierry Gloris sur les quatre premiers tomes d’Aspic, détectives de l’étrange, l’artiste, d’origine canadienne, Jacques Lamontagne revient sur le devant de la scène, en solo cette fois-ci, pour nous présenter sa toute nouvelle série, Shelton et Felter.

Mûrement réfléchie depuis de nombreuses années, cette équipée policière voit donc le jour sous le petit label de Kennes Editions. Elle nous permet de faire la connaissance de deux protagonistes qui ont la particularité d’être, dès le départ, d’une sympathie convaincante et d’apporter une touche humoristique non négligeable. Très différents au niveau du physique et également de leurs aptitudes, les deux personnages se complètent parfaitement (telles la tête et les jambes) et nous assurent d’une présence attachante et particulièrement emballante.

Pour les besoins de cette saga, si Jacques Lamontagne continue à s’alimenter des ambiances à la Sherlock Holmes, il a le pris le soin de délaisser le Londres victorien pour se transporter aux Etats-Unis des années de la prohibition. De plus, pour donner une réelle crédibilité à cette enquête, l’artiste s’est appuyé sur des faits historiques (bien réels donc !). Autant dire que le résultat est des plus remarquables, malgré un petit air conventionnel perceptible. L’enquête bénéficie d’une belle rigueur tout en distillant une bonne dose de cocasserie et de rebondissements. Si l’énigme se veut de qualité et pour le moins bien insolite, les dialogues se révèlent de par leur finesse et leur grande qualité.

La partie graphique est, comme il se doit, de haute volée. A l’appui d’une colorisation superbe réalisée par l’avisée Scarlett Smulkowski, Jacques Lamontagne propose une mise en images semi-réaliste qui sied parfaitement à son histoire policière. Le choix des décors est des plus inspirés eu égard de l’époque traitée, trahissant une belle recherche documentaire. Pareillement, ses personnages (en particulier les deux héros) sont vraiment enthousiasmants grâce à leurs différences bien marquées (Felter n’est pas sans rappeler Hugo Beyle par sa petitesse) et leurs pérégrinations un tantinet décalées.

Un premier opus des plus alléchants, à déguster à pleines dents. Et comme on est gourmand, on en demande un deuxième.

Par Phibes, le 29 août 2017

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