SEXE
L'été du hard

(Sex 1 à 8)
Simon Cooke est un riche héritier qui dirige ses sociétés de loin, sans forcément s’y investir plus que ça. Pendant des années il a mené une double vie, devenant, la nuit, le justicier masqué: The Armored Saint. Mais à la mort récente de son mentor il décide de ranger son attirail de super héros pour retrouver une vie normale, se consacrant ainsi plus sérieusement à ses affaires. Mais cette vie qu’il ne connait finalement qu’assez peu le déstabilise. Il retrouve son ancienne adversaire, Annabelle Lagravenese, plus connue sous le nom de Shadow Lynx, en maitresse des lieux d’un bordel de luxe. Depuis longtemps leur relation est compliquée, mais peut-être est-elle le révélateur de ce qu’il est profondément…

Par fredgri, le 2 juillet 2014

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Notre avis sur SEXE #1 – L’été du hard

Joe Casey sait comment appâter le chaland, un titre accrocheur, une campagne de pub provocatrice et voilà la machine lancée sur le marché. Mais ne vous y trompez pas car, justement, derrière cette façade racoleuse se cache en fin de compte une excellente série, intelligente et plus subtile qu’il n’y parait au premier abord.

Alors oui, on a droit à quelques scènes assez explicites, mais fondamentalement le sexe n’est pas le centre du propos, loin de là. Ce dont ici il est question c’est d’étudier ce qu’il reste d’un super héros Batman like quand il revient à la "vie civile", quand il remet les pieds dans la réalité, le tout traité de façon bien plus adulte qu’à l’ordinaire. Ainsi Casey aborde bien sur la jet set avec toutes ses perversions, violence, sexe, domination, par le biais de cette fameuse "société secrète" qu’est la Saturnalia. En parallèle, il parle aussi des anciens adversaires de Simon qui profitent de l’absence du héros pour se réapproprier les bas-fonds de Saturn City, ainsi que l’ancien side kick qui veut continuer la mission de son mentor. On reste dans les codes du genre, avec tout les gimmicks qui ramènent forcément le lecteur à faire le parallèle avec Bruce Wayne…

L’analyse de Casey est réellement très pertinente, car pour une fois il reste assez sobre dans ses effets de style et son sens de la provocation. Tout reste au service du récit sans trop s’écarter. De plus les questions qu’il amène, le regard qu’il pose sur la relation très complexe qui lie Simon et Annabelle par exemple, ou entre Simon et son avocat Warren, montre bien que les choix initiaux ont progressivement, au fil des années, des combats, des rencontres, poussé Simon à se construire une autre personnalité qui a fini par prendre le dessus sur sa nature première. Serait-il vraiment capable de laisser tout ça derrière lui ? Peut-il s’adapter à cette nouvelle vie, à cette société ?

Une série qui commence donc très bien, avec un dessin peut-être pas assez fini, mais qui reste très efficace et suffisant. Les couleurs flashy amènent une ambiance assez étrange, mais paradoxalement elles sont parfaites, elles font réellement partie du langage de la série, de la planche elle même. Un très bon choix qui peut tout de même déstabiliser, je le reconnais !

Ce premier volume est un véritable cadeau. On a juste hâte de lire la suite maintenant !!! La bonne surprise du moment qui arrive enfin en France ! Alors n’hésitez plus !

Par FredGri, le 2 juillet 2014

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