SEX
Supercool

(Sex 9 à 14)
Simon Cooke a toujours du mal à vraiment laisser derrière lui ce rôle de justicier qui lui a pris 15 ans de sa vie, surtout quand soudain il commence à recevoir d’étranges messages sur ses ordi qui lui désignent les Alpha Brothers, deux crapules narcissiques qui ont monté en grade en s’emparant d’une partie de la pègre de Saturn City ! Mais Simon ne doit pas oublier qu’il y a des affaires à mener et l’intégrité de l’entreprise à sauvegarder.
De son côté, Keenan continue sa quête, son combat contre le mal en tentant de s’infiltrer, quitte à passer les épreuves qu’il faut…

Par fredgri, le 5 septembre 2014

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Notre avis sur SEX #2 – Supercool

Le premier volume installait le cadre, posait les personnages et les rapports de force entre les uns et les autres. Joe Casey construisait alors un monde qui voyait en quelque sorte le départ à la retraite des justiciers, laissant la ville aux divers gangs qu’ils combattaient jusque là. "Sex" commençait par le retour de Simon Cooke, le milliardaire, homme d’affaire qui décidait donc de laisser de côté son costume de super héros pour redevenir le directeur de la Cooke Industries. Une transition pas toujours très facile car bien moins stimulante que les rondes en pleine nuit ! Néanmoins, il avait pris une décision, il fallait s’y tenir. Il s’était rendu compte que ces combats, ces traques n’avaient eu comme seul résultat de le couper de sa propre vie, qu’il était temps de laisser ça derrière lui !
Mais le monde manichéen ou il a évolué depuis toutes ces années n’était pas si simple que ça. Le pouvoir se manifeste de plusieurs façons, et encore plus dès qu’on côtoie la haute société et ses dépravations !

"Sex" est donc une série qui parle d’un monde pas aussi lisse que ce qui pourrait sembler. La jungle est dans la rue, mais aussi dans les salons des galas, les uns arrivent à surfer sur ces intérêts sans perdre la tête, les autres sombrent, résignés !
Le sexe devenant un moyen d’expression, qu’il s’agisse d’insister sur la puissance qu’on exerce (à la façon du Old Man qui considère qu’il ne peut soutirer des informations d’un homme qu’une fois ce dernier brisé et humilié), sur les pulsions profondément enfouies (comme Simon qui se masturbe en repensant aux ébats de la soirée Saturnalia, aux messages de son hôte, en repensant au monde qui s’ouvre soudain à lui… Ou encore Warren qui accepte de devenir l’objet sexuel d’un groupe de vieilles bourgeoises, semblant trouver une sorte de respect dans ce jeu…) ou simplement un besoin de réconfort (Keenan et Larry !) ! Casey instrumentalise ce sexe en s’en servant pour décrire un monde aux multiples facettes, ou rien n’est facile, bien plus complexe.

Alors en effet il se sert comme modèle du monde des super-héros, de Batman plus particulièrement, car fondamentalement ce personnage symbolise le véritable sacrifice, l’aliénation obsessionnel d’un homme à son rôle au détriment de sa propre vie personnelle. Que pourrait-il se passer si cet homme décidait de retrouver ses esprits et d’intégrer véritablement ce monde dépravé qu’il a si longtemps survolé en se cachant sous un masque, se laissant déborder par la pègre et par ce rôle ? Le portrait que brosse Casey est d’une très grande habileté car justement il ne se laisse pas aller à tomber dans la facilité, à se servir de ces scènes de cul pour enrober un scénario vide et sans mouvement, loin de là.
Certes le rythme est assez nonchalent, car le scénariste prend son temps pour vraiment développer les différents aspects de son intrigue, des facettes bien plus axées sur le psychologique que sur le sensationnalisme à tout va !

"Sex" devenant ainsi une série qui parle d’une transition, de deux époques qui s’éloignent l’une de l’autre, de personnages qui ont parfois du mal à simplement faire l’impasse sur ce qu’ils ont vécu (Annabelle qui, chaque fois qu’elle est confrontée à une situation tendue, s’imagine régler le problème avec les techniques de Shadow Lynx)
Le scénario de ce deuxième volume continue donc sur les mêmes bases que le précédent et c’est une nouvelle fois passionnant et fascinant à la fois ! Une très bonne série un peu trop déservie par un titre et une comm trop souvent axés sur la provocation racoleuse, c’est dommage !

De plus, dans ce nouvel opus Piotr Kowalski est aidé par deux autres artistes, Morgan Jeske et Chris Peterson, qui reprennent en main les flash back et franchement c’est très intéressant, deux nouvelles identités graphiques qui rajoutent une vraie âmes à l’ensemble. D’autant que même si au final je me suis bien fait au style de Kowalski je regrette ce graphisme trop froit et souvent assez inexpressif !

Une série à découvrir absolument en tout cas !

Par FredGri, le 5 septembre 2014

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