SEULS
Au coeur du Maelström

Sur un coin de trottoir, on découvre le cadavre de Dodji. C’est un énorme coup pour nos héros qui vont alors décider d’aller explorer la "zone rouge" afin de trouver qui a bien pu faire ça à leur ami. Mais les choses sont plus compliquées qu’elles n’y paraissent. La ville leur réserve bien des surprises…

Par fredgri, le 5 juin 2010

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2 avis sur SEULS #5 – Au coeur du Maelström

Cinquième et dernier tome de ce premier cycle, "Au cœur du Maelström" continue d’amener cette série vers un ton franchement moins jeunesse qu’elle n’avait à ses début. Ici, les héros meurent, ils se font tirer dessus, on parle de gamins dévorés par des requins etc. L’ambiance est sombre et loin d’être si légère que ça. Malgré tout, Vehlmann réussit aussi à équilibrer son intrigue, en donnant des réactions très naturelles à ses personnages, ce qui rompt parfois avec la dureté qui pourrait être amplifiée avec des protagonistes adultes.
Mais on reste un peu entre deux chaises dans cet album. Plus ça avance, plus la tension grimpe et plus le mystère s’épaissit. Et, progressivement, j’aurais tendance à me dire qu’on est réellement dans de la BD pour adulte avec des thèmes vraiment matures et profonds. Ces jeunes héros sont, certes, des gamins, mais l’expérience les pousse à devenir des jeunes adultes avant l’âge. Ils doivent assumer une nouvelle vie pleine de danger, risquer leur vie chaque jour, tout en ne sachant pas vraiment ce qui se passe autour d’eux.
Comme je le dis plus haut, Vehlmann dose parfaitement ses effets. Même si on peut avoir des doutes, même si chaque lecteur peut échafauder sa propre théorie, il réussit à nous étonner à chaque fois, et ce nouveau tome n’est pas en reste. C’est très enlevé malgré le côté dure de l’intrigue, et on se laisse très vite happer par ces planches. D’autant que Gazzotti est vraiment très inspiré par le scénario qu’il a sous la main, ça se voit !

En conclusion, on a ici un premier cycle qui se termine et qui, tout en amenant certaines réponses se permet le luxe de redynamiser l’intrigue dans une nouvelle direction qui promet d’être toute aussi passionnante que la première.

Par FredGri, le 5 juin 2010

Fabien Vehlman et Bruno Gazzotti : voilà deux auteurs au talent indéniable qui nous offre avec Seuls une série captivante.

Seuls est une série où encore une fois, Fabien Vehlman s’amuse à jouer avec les codes de différents genres pour nous emmener là où on ne l’attendait pas. De prime abord on pourrait aisément penser qu’elle s’adresse avant tout à un jeune public, mais rapidement au fil la lecture on perçoit des intentions plus fines. Déjà avec la monté en puissance du suspense qui en fait un véritable thriller qui n’a rien à envier aux histoires les plus sombres, puis avec le choix d’avoir des enfants comme héros qui se justifie. Par eux Fabien Vehlman traite – et cela sans que l’on s’en rende compte forcement directement – de l’enfance à la fois naïve et cruelle, de cette ambiguïté qui la caractérise venant du fait qu’entant on a tous d’une part envie d’imiter les adultes tout en refusant de grandir… Seuls est donc une série qui possède plusieurs niveaux de lecture et la vision acérée mais empreinte d’une profonde justesse que porte Fabien Vehlman sur cette période la vie lui donne de la profondeur et ce « petit plus » qui l’érige au rang des histoires que l’on oublie pas.

Si Seuls séduit par son propos, sa forme est loin d’être en reste. Avec une mise en scène astucieuse et recherchée, c’est vraiment un réel plaisir de lecture qu’on éprouve à chacun tome. Les cases aux plans de vues variés s’enchaînent avec une grande fluidité et la maîtrise des silences apporte du rythme et de la dynamique au récit.

Côté dessin, on retrouve Bruno Gazzotti – et je doit bien reconnaître que je suis un grand amateur de son travail. Avec son trait typé bd, expressif et empreint d’une grande douceur, il s’accorde avec aisance et équilibre au ton de la série. Le dessin de Bruno Gazzotti porte en lui la camaraderie et l’humour qui sont les piliers du scénario imaginé par Fabien Vehlman et contraste avec la noirceur du fond de l’histoire, ce qui paradoxalement, lui offre une résonance autre de ce qu’on aurait pu imaginer en premier lieu, et fonde ainsi la véritable source de toute la force émotionnelle du récit.

Voilà, si vous ne connaissez pas encore cette formidable série, ce cinquième tome marquant la fin du premier cycle (et quelle fin !) est l’occasion de la découvrir. Avec Seuls, Fabien Vehlman et Bruno Gazzotti nous offre de la grande bande dessinée !

Un must à lire de toute urgence.

Par melville, le 7 juin 2010

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