Seules contre tous

 
En 1944, la Hongrie est occupée par l’Allemagne nazie. Lisa et sa mère Esther sont juives, elles habitent Budapest où il leur est de plus en plus difficile de vivre ; faute de moyens et à cause de la pression qui, sur elles, pèse chaque jour un peu plus. Lorsqu’il leur a été ordonné de se séparer de leur chien et de s’apprêter à déménager après avoir listé tout ce qu’il y avait chez elles, elles ont compris qu’il était temps de fuir loin du sombre destin que les nazis leur préparaient.

S’arrangeant pour faire croire au voisinage qu’elle s’est suicidée, Esther est partie avec sa fille et des faux papiers à l’autre bout du pays, chez une personne dont elle avait eu l’adresse par quelqu’un rencontré au marché noir. C’était au beau milieu des vignes, à la campagne, mais l’endroit, aussi joli fut-il, n’a pas empêché des soldats de se pointer et de faire de la vie de Lisa et d’Esther un enfer…
 

Par sylvestre, le 13 février 2014

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Notre avis sur Seules contre tous

 
Lisa, fille d’Esther, a dû répondre au prénom de Maria dès qu’elle a eu les faux papiers qui lui ont permis de quitter Budapest avec sa mère, en 1944. Mais cette Lisa/Maria, c’est aussi et surtout l’auteure de cette bande dessinée : Miriam Katin, qui, avec Seules contre tous, nous parle de sa propre expérience. Pas exactement de ses propres souvenirs d’enfance, non, parce qu’elle avait trois ans à l’époque, mais plutôt de souvenirs qu’elle a pu reconstituer à partir de ceux de sa mère. Et plus particulièrement de cette terrible page de leur histoire qui s’est confondue avec celles non moins noires, de la Hongrie alors sous le joug nazi ; souvenirs qui rendent hommage à cette mère et à l’amour ainsi qu’à la force dont celle-ci a fait preuve pour protéger sa fille durant la guerre.

Avec un dessin au crayon peut-être un peu moins précis mais qui rappelle, sur cent vingt pages celui d’Isabel Kreitz, avec son format carré et ses quelques pages en couleur qui, ici où là, un peu à contre-courant du reste, intiment qu’il faut espoir garder, cette bande dessinée est un précieux et très personnel témoignage. Un de plus parmi tous ceux qu’ont connaît déjà relatifs à cette période de la seconde guerre mondiale, certes, mais un de plus qui permet de mesurer combien il est bon de vivre en paix aujourd’hui quand, par le passé, des millions de destins ont pu être brisés par la guerre et par ceux qui la menaient.

Avec la réédition de ce titre initialement paru aux éditions du Seuil, Miriam Katin fait coup double en ce début d’année 2014 puisqu’en même temps paraît, chez Futuropolis également, sa bande dessinée intitulée Lâcher prise : une BD qui nous la montre cette fois au présent, âgée de 65 ans, et dans laquelle elle nous parle de son combat contre certains vieux démons qui ne l’ont jamais lâchée…
 

Par Sylvestre, le 13 février 2014

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