SERVITUDE
Shalin (Première partie)

Après la terrible bataille d’Al Astan, le reste de l’armée très amoindrie des Fils de la Terre menée par le roi Riben d’Arkanor s’est réfugiée en plein désert dans les ruines qui servent d’abri à des drekkars renégats dirigés par leur messie Sékal d’Aegor. En ce lieu nommé Shalin, les rescapés espèrent rejoindre la cité de Xenthès. Malheureusement, leurs poursuivants dirigés par Othar de Véiriel, Duc d’Omel et associés aux mercenaires d’Erden sont trop proches pour que leur fuite soit couronnée de succès. Aussi, l’heure est à nouveau à l’affrontement et celui-ci aura lieu au pied des ruines. Après avoir envoyé une escouade vers Xenthès pour organiser la défense de son royaume, la petite armée loqueteuse des Fils de la Terre organise aussitôt la défense. Eu égard au très fort déséquilibre entre les forces en présence, la victoire semble d’ores-et-déjà acquise pour le Duc d’Omel et sa grande armée de dix mille hommes. Aussi, les assiégés de Shalin vont devoir tout tenter pour ralentir l’inévitable…

Pendant ce temps, Sékal d’Aegor a pris la route pour rencontrer la peuplade des Riddrak et sous le couvert de la prophétie, incite ces derniers à se lever contre toutes les puissances du monde.

Par phibes, le 16 janvier 2018

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Notre avis sur SERVITUDE #5 – Shalin (Première partie)

Contrairement à ce qui était annoncé depuis l’origine de cette superbe saga, ce cinquième opus n’est pas le dernier. Les créateurs de cet univers fantasy, Fabrice David et Eric Bourgier, s’en expliquent simplement en fin d’album et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on leur en tiendra pas rigueur tant leur série est d’une qualité exceptionnelle.

Ce cinquième tome qui a le privilège de regrouper les protagonistes (que l’on suit depuis l’origine nous replace dans la fuite de l’armée des Fils de la Terre suite à sa défaite subie lors de la bataille d’Al Astan, superbement narrée (avec un détail rare) dans le tome trois (l’Adieu aux Rois). L’on pourra saluer une fois encore le spectacle qui nous est présenté tant il bénéficie d’une richesse scénaristique captivante.

Fabrice David nous plonge certes dans les ambiances d’une nouvelle bataille retentissante mais évite avec habileté de trop l’évoquer dans le fracas perpétuel des armes. De fait, l’action violente et assourdissante que génère ce dernier est remplacée par une analyse subtile et structurée de ce qui se passe dans les deux camps adverses. A la faveur de dialogues ciselés et de silences qui n’en sont pas moins, le scénariste s’appesantit généreusement sur tous ses personnages, sur leur charisme, sur leur rôle très précis dans cette intrigue d’une puissance absolue qui a été pesée d’avance et qui évolue à petit pas.

Epoustouflant est le graphisme d’Eric Bourgier qui, une fois encore, parvient à un degré de réalisme des plus impressionnants. Sous cette colorisation aux consonances sépia qu’il use avec un talent incontestable, l’artiste donne vie à un univers médiévalo-fantastique imaginaire qui impressionne avec force. Si les décors désertiques et surchauffés du Shalin sont d’une grande beauté sauvage, la galerie de personnages qu’il nous livre se veut complètement sidérante. En effet, de Kiriel à Sékal, en passant par Riben d’Arkanor, l’infante et beaucoup d’autres, on se plait à apprécier leur force de caractère via un jeu d’expressions visiblement maîtrisé.

Un avant-dernier volet dense en tout point qui conforte le très grand intérêt de cette sublime saga et qui nous fait espérer au plus vite la suite.

Par Phibes, le 16 janvier 2018

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