SERVITUDE
Drekkars

Revenu de sa mission de l’en-dehors contre le royaume des Fils de la Terre, le Justicar Farder de Xias instaure le couvre-feu général au sein de la Passe. En effet, une menace intestine et sournoise plane sur le peuple drekkar obligeant ce dernier à porter les armes en permanence. Dans l’Enclos, les Riddracks, toujours nombreux et maltraités, n’hésitent plus à se rebeller contre leurs geôliers. A l’un des plus hauts niveaux de la hiérarchie drekkar, l’Hégémon Sékal d’Aegor, en opposition avec son maître, projette d’ouvrir une nouvelle passe et, pour ce faire, compte sur ses partisans en constante augmentation pour faire pression sur l’Empereur. A ce titre, il bénéficie d’un moyen des plus efficaces pour faire fléchir le dignitaire : le Tirinka. Des heures sombres sont à venir durant lesquelles un trône va être mis en balance.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SERVITUDE #2 – Drekkars

S’il est un conseil à donner à ceux qui vont aborder ce deuxième tome (attendu depuis plus de 2 ans et demi), c’est celui de compulser le lexique qui se trouve dans les dernières pages de l’album. En effet, compte tenu de la multitude de termes employés propres à la société drekkar et la densité de son organisation, il convient au préalable d’en appréhender son fonctionnement. Et là, dès assimilation de ces annexes politiques, s’opère comme par magie la compréhension d’un système largement et superbement étudié.

Nous avons quitté les vastes plaines froides du Royaume des Fils de la Terre pour nous engouffrer dans la cité encaissée des Drekkars, peuple vivant en autarcie depuis la défaite du roi Afénor dans la faille de Farkas. A cet égard, tout en ne perdant pas le fil de l’intrigue développée dans le premier tome, Fabrice David nous intéresse d’avantage à ce projet de putsch que fomente l’un des hauts responsables du système, l’Hégémon, grand maître de la caste des Ecuyers. Par ce biais, c’est toute la structure d’une économie qui est passé au crible et dont son auteur peut se targuer de sa complexité. Bien sûr, on s’écarte, un temps soit peu, de la bataille qui se prépare mais qui devrait certainement se dérouler dans le prochain opus.

"Servitude" est, pour ma part, une série qui se démarque de la mouvance "héroïc-fantasy" humoristique des éditions Soleil et qui constitue un genre parallèle plus sérieux, plus dur, plus adulte, tendant à prouver une volonté éditoriale de diversité. Son atmosphère fantastico-nippo-moyenâgeuse en fait un ouvrage marquant, à la fois imaginaire et presque réaliste. "Drekkars" n’échappe pas à cette affirmation et se révèle potentiellement fort, d’une conception sanglante, machiavélique et tortueuse.

Eric Bourgier, qui signe dessins et couleurs, réalise des graphiques d’une somptuosité bluffante. Fidèle à ses tons sépia depuis "Live war heroes", il nous sidère par ce côté authentique et détaillé qu’il entretient avec brio et avec lequel il fait l’étalage d’une société martyrisée. La gestuelle est parfaite, les sentiments les plus divers merveilleusement retranscrits et les mimiques des personnages sont géniales. De plus, on ne se lasse pas d’admirer les magnifiques décors dans lesquels la confrontation entre l’obscurité et la lumière peut se révéler un atout pour les reliefs.

Après "Le chant d’Anoroer", "Drekkars" est la suite logique de cette grande saga qui, par son excellent contenu, asservira sans aucun doute plus d’un lecteur.

Par Phibes, le 19 février 2009

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