SEPTENTRYON
La calotte jaune

Arrêté pour avoir cherché à porter secours à un vieil handicapé, un homme a été condamné en même temps que celui-ci à la peine capitale. Toutefois, il parvient à s’évader par les profondeurs de la mégapole en compagnie d’Araal, le petit-fils de l’autre détenu. Se retrouvant aux portes du désert d’Antéden, il bénéficie de l’aide extérieure du passeur Double-Jeu et intègre une caravane de marchands nomades. Commence alors une longue fuite en avant dans un milieu hostile soi-disant contaminé où survit une société parallèle. Mais qui est donc cet homme qui semble rompu à ce genre de milieu et qui se fait appeler Chronover ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SEPTENTRYON #1 – La calotte jaune

A peine avoir fini de lire la série bien connue "Beatifica Blues" de Griffo et Jean Dufaux, je me décide à me plonger dans la lecture de cet album à la couverture pleine de promesses. Et là, première constatation, je reste dans le même univers, celui d’un monde futuriste en pleine déchéance qui a connu je ne sais quel désastre écologique ou nucléaire et qui est géré dans un pur totalitarisme.

André Houot qui est seul aux commandes de cette admirable série nous dresse le portrait d’un homme énigmatique dont on ne connaît que le pseudo attribué par ses compagnons de voyage. Au travers de ses péripéties, on prend connaissance de ses aptitudes à vivre en milieu hostile et également de l’état sanitaire pitoyable de ce monde appelé Septentryon. Jonché de débris de toute taille, le désert d’Antéden, qui a remplacé les océans, recouvre les 1/7èmes de la planète et est considéré par les instances pensantes des mégapoles comme une zone contaminée. Mais la vie existe voire subsiste ailleurs et c’est le chemin tortueux du fuyard qui va nous éclairer en la matière.

La calotte jaune est loin d’être un documentaire planétaire puisqu’on pourra recenser beaucoup d’action et de rebondissements. La cruauté voire le côté morbide de certains passages tranchent amèrement avec la beauté des décors et des animaux qui évoluent dans ce monde sophistiqué où les chariots tractés flirtent avec les vaisseaux spatiaux.

Très bon scénariste, André Houot est aussi un excellent dessinateur. Adepte de la minutie, il produit un dessin réaliste génial par ses proportions rigoureuses et son imagination débordante. Chaque vignette semble être un défi lancé à lui-même pour une restitution la plus expressive possible. Les perspectives sont uniques et ses personnages aussi différents soient-ils sont charismatiques. La gente féminine est superbement représentée par des jeunes femmes élancées aux courbes harmonieuses et aux attitudes langoureuses. Par ailleurs, la colorisation de Jocelyne Charrance semble aller de pair avec les graphiques et témoigne d’un grand professionnalisme dans le choix des couleurs.

Le monde de Septentryon nous est ouvert. Poursuivons sous l’aile protectrice de Chronover la visite étrange de cet univers impitoyable.

Par Phibes, le 13 décembre 2007

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