SEPT - SAISON 3
Sept nains

C’est jour de ripaille au Royaume. En effet, le roi a invité toute la cour pour commémorer l’anniversaire de Blanche, sa délicieuse fille qu’il a eue d’un premier mariage. Afin de mettre l’ambiance, sa majesté a fait appel à un groupe de sept nains qui, dès les premières évolutions bouffonnes, usent d’une réplique incisive qui offusque la peu réjouissante reine. Aussi, cette dernière exige illico un châtiment exemplaire radical mais le roi décide de tempérer en les condamnant au bannissement. Jetés dehors, les sept nains voient leur avenir bien terne. Sauf qu’un missionnaire vient leur annoncer que le roi souhaite les voir et leur fixe rendez-vous dans une taverne un peu plus tard. Malheureusement, il ne s’y rendra jamais. Six ans plus tard, le sextuor travaille dans une mine et le moral est en berne. C’est à la suite d’un énième coup de pioche que les sept nains vont faire la découverte d’une galerie souterraine qui va permettre leur retour au château. Vont-ils enfin trouver le moyen de se sortir de leur mauvais pas ?

Par phibes, le 23 septembre 2015

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Notre avis sur SEPT – SAISON 3 #1 – Sept nains

Fort du très bon accueil reçu durant ses deux premières saisons, la collection Sept dirigée par David Chauvel repart pour un troisième tour. Afin de bien marquer l’évènement éditorial, ce premier épisode a été confié au scénariste Wilfrid Lupano, particulièrement plébiscité en ce deuxième semestre 2015 grâce à la sortie simultanée de Traquemage, Communardes (2 tomes) et le présent.

Bien que différent de la série des Vieux fourneaux, l’on retrouve cette truculence incisive dont l’artiste sait se jouer avec maestria. En effet, tournant le dos à la satire sociale contemporaine, l’artiste a décidé, sous l’égide d’un titre on ne peut plus évocateur, de se nourrir du fameux conte des Frères Grimm Blanche Neige et de le restituer à sa sauce. Comme il se doit, considérant les aspirations débridées du scénariste, ce récit fait éclater la féerie du conte de notre jeunesse pour en distiller une aventure complètement décalée.

A ce titre, Wilfrid Lupano transpose à tout va (et il s’en donne à cœur-joie). Pendant que l’histoire originale prend un coup dans l’aile (bien que certains repères soient toujours perceptibles), perd ses codes d’antan, les personnages de la première heure se voient dépossédés de toute cette innocence qui leur était propre. Et là, la magie opère, tant ce contre-emploi général nous permet de goûter des situations d’une risibilité rafraîchissante. D’ailleurs, Blanche-Neige est le protagoniste qui a été le plus « retourné » et par ce biais, nous offre des moments qui s’éloignent avantageusement de sa probité ancestrale et qui titille une certaine immoralité moderne.

Aidé au story-board par un Jérôme Lereculey également en pleine maîtrise de son art, Roberto Ali assure une mise en image qui se veut particulièrement truculente. Ce dernier use d’un trait qui lorgne inévitablement sur le comique et le traduit très facilement dans la physionomie et l’expressivité de ses personnages. A cet égard, on pourra se gausser sur la manière dont il dépeint la gente féminine, poitrinaire à souhait rien que pour le plaisir des yeux.

Une revisite d’un conte ancestral qui vaut par sa dérision ambiante et par la volonté des artistes de tordre le coup, avec un grand décalage, à la magie originelle. Rires garantis !

Par Phibes, le 23 septembre 2015

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