SENTINELLES (LES)
Chapitre premier : Juillet-août 1914 Les Moissons d'Acier

À la veille de la Première Guerre Mondiale, le patron d’une usine électrique, Gabriel Féraud, invente une pile au radium. Cette trouvaille peut révolutionner le monde de l’énergie.

Le colonel Mirreau, qui a appris la nouvelle, tente de persuader le chercheur de vendre le concept à l’Armée. Le militaire y voit en effet la solution à ses problèmes. Cette pile pourrait relancer son programme « sentinelles », la création de surhommes mi-humains, mi-machines invincibles. L’expérience, jusque-là, avait tourné court en raison de la faiblesse des batteries installées sur les sentinelles. L’invention de Féraud lèverait cette ultime barrière. Mais le scientifique refuse de voir sa trouvaille servir à tuer.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

Notre avis sur SENTINELLES (LES) #1 – Chapitre premier : Juillet-août 1914 Les Moissons d’Acier

Voilà un album à l’atmosphère pour le moins étrange. Il est question de la guerre, celle de 1914-18, et de recherches scientifiques. Il y a celles d’un homme qui veut offrir à l’Humanité une nouvelle source d’énergie et, le croit-il, de bienfait. Il y a ensuite celles de l’Armée dont la première motivation est de créer une arme redoutable capable d’écraser l’ennemi.

La création de ces soldats moitié hommes, moitiés machines, relève un peu du fantastique, surtout lorsque l’on connaît le niveau de la science de l’époque. Pourtant, tout semble couler de source dans le déroulement du récit et la création de notre poilu annoncé indestructible ne choquera pas le lecteur. C’est là toute l’étrangeté du livre : nous offrir la naissance d’une sorte de super-héros dans le décor violent et réaliste de la Première Guerre Mondiale.

L’histoire est aussi torturée que les dessins de Breccia. Son travail est sans tabous, dérangeant, sombre, sinistre et parfois très sanglant. Ce grand nom de la bande dessinée a aussi opté pour des couleurs d’une autre époque. Les teintes ne sont pas sans rappeler les codes en vigueur dans les années 1970. Cela surprend et ajoute encore à l’ambiance déroutante du livre. Les dessins sont parfaitement maîtrisés et, sans doute, volontairement indigestes. Ils sont livrés dans un découpage original qui déconcertera parfois un peu plus le lecteur.

Bref, l’œuvre est une bonne claque esthétique. Elle vit autant par ses graphismes que par son scénario, efficace. L’idée de créer des super soldats n’est pas une innovation en soi, mais la retranscrire dans l’univers de la Première Guerre Mondiale est un pari original. L’histoire est maintenant en place et je suis curieux de savoir ce que nous réservent les auteurs dans le prochain épisode qui plantera vraisemblablement son décor en pleine bataille de la Marne.

Par Legoffe, le 27 janvier 2008

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