Secrets : Pâques avant les Rameaux

Chaque année, le dimanche de Pâques est l’occasion d’une fête de famille chez les Vernet. Plus qu’une famille, d’ailleurs, c’est un vrai clan, avec ses codes et ses non-dits. Mais, ce jour-là, la mécanique bien huilée va se gripper. Guillaume se dispute avec sa grand-mère. Il en a assez que, chaque année, la tante Suzanne soit oubliée. Treize ans qu’elle vit dans une maison de repos, treize ans qu’elle semble avoir perdu la tête, murée dans le silence.

Cette fois, Guillaume refuse de voir s’appliquer l’hypocrisie familiale. Il part chercher sa tante. Mais, au retour, tous deux sont victimes d’un accident de voiture. Le choc est tel que Suzanne, tout doucement, retrouve la mémoire. Elle revit tout ce qu’elle avait inconsciemment voulu oublier. Elle va se souvenir progressivement de ces drames qui se sont nourris des convenances, de ces secrets inavouables qui vont finir par briser sa vie.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Secrets : Pâques avant les Rameaux

Pas moins de deux nouveaux livres paraissent ce mois-ci dans la collection « Secrets » de Dupuis, sous l’égide d’un scénariste aussi doué que prolifique, Giroud. Le public a, ainsi, le plaisir de découvrir la suite de l’excellent Samsara, mais aussi un one-shot au cadre bien plus classique, intitulé Pâques avant les rameaux.
Pour ce nouvel opus, nous restons en France, de nos jours, au cœur d’une famille d’aristocrates ; un de ces clans où il ne faut pas sortir de la norme, celle des « bien pensant ». Une mentalité pesante, propre à détruire ceux qui ont du mal à entrer dans le rang, comme va le raconter Giroud, accompagné pour l’occasion de son épouse, Virginie Greiner, qui co-scénarise l’album.

Les auteurs veulent montrer ici combien garder un secret trop lourd peut déboucher sur des drames plus graves encore. Le poids des conventions et des préjugés trouve ici une illustration terrible, celle de la folie de Suzanne. Il n’y a rien d’extravagant dans ce récit, mais l’histoire triste et tout à fait possible d’une femme qui va imploser devant l’hypocrisie et la pression familiale.

Le livre est découpé en plusieurs chapitres qui correspondent soit aux événements présents, soit aux souvenirs qui reviennent à l’esprit de Suzanne après l’accident de voiture. Ainsi, le lecteur est-il tout doucement entrainé vers la cruelle vérité qui ne fera vraiment jour qu’à la fin de l’album. C’est donc avec curiosité que l’on tourne chacune des pages pour connaître la chute de ce drame.
L’ensemble est assez efficace même si, je l’avoue, j’ai moins accroché que dans d’autres titres de la série. Sans doute le manque de dépaysement a-t-il joué. Le cadre est celui de notre quotidien et les tristes événements qui s’y déroulent ne sont, hélas, pas rares dans la vie réelle.

Au dessin, on reconnaît le style de Marianne Duvivier qui avait déjà œuvré pour un autre titre de « Secrets », l’excellent L’Echarde. Elle dispose d’un style bien à elle, notamment concernant les « gueules » de ses personnages. Un trait plaisant que respecte parfaitement le coloriste Bertrand Denoulet dont le beau travail renforce la qualité générale.

Sans être vraiment aussi bon que les autres titres de la série, ce livre reste assez intéressant. Avec une centaine de pages, il offre un long moment de lecture pour peu que vous supportiez l’atmosphère pesante du clan Vernet que les auteurs ont reconstitué avec efficacité.

Par Legoffe, le 8 février 2009

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