Scott Joplin

New York 1915, Benny, un jeune homme venant de découvrir l’amour pour la première fois, entend la musique d’un piano. Le musicien, Scott Joplin, laisse le piano raconter l’esclavage, le Ku Klux Klan, le bagne, la misère des Noirs. Dès lors, Benny va régulièrement se rendre chez le maître et apprendre à jouer du ragtime.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Scott Joplin

Scott Joplin est un des plus grands compositeurs de ragtime connus. Les éditions Nocturne se lancent encore dans un improbable pari : celui de faire découvrir ce précurseur au plus grand nombre. La prouesse technique est admirable puisque le musicien n’a pas laissé d’enregistrements. Il laisse une œuvre forte d’une soixantaine de compositions dont des créations pour ensemble telles que des opéras et ballets (The Ragtime Dance, et deux opéras ragtime The Guest of Honor et Treemonisha) d’une vingtaine de rouleaux perforés destinés à être joués par des pianos pneumatiques (piano mécanique jouant de la musique sans musicien ni pédale et dont l’image a largement illustré les histoires de saloon dont celles de Lucky Luke).

La musique de Joplin est essentiellement basée sur la recherche de la syncopée, rythme avec la main gauche – mélodie avec la main droite. Obsédé par les touches blanches et les touches noires, Scott Joplin cherchera toute sa vie à faire jouer ses deux mains ensemble. 

Pour ce qui est de ses titres les plus connus, le musicien noir américain a créé le très célèbre Mapple Leaf Rag vite retombé dans l’oubli mais revenu au devant de la scène à la suite de sa reprise dans la BOF de L’Arnaque. Il fallu attendre les années 70 pour que l’œuvre de Joplin ressorte, soit réorchestrée et intègre le répertoire des musiciens de l’époque.

La bande dessinée d’Alain Garrigue insiste sur ce travail de toute une vie et rend hommage autant au musicien qu’à l’homme sans oublier de parler de sa maladie, la syphilis, abrégeant sa vie prématurément. Il dessine dans un style souple et rond donnant vie et expression aux personnages. Le choix des couleurs est parfait et restitue particulièrement bien l’atmosphère new-yorkaise enneigée du début du 19ème.

L’ouvrage est encore une fois un vrai plaisir à lire, regarder et écouter. Un des cd est uniquement composé des morceaux musicaux de Scott Joplin, et le 2ème cd balaie le ragtime de façon plus générale en incluant une compilation de différents artistes. Et comme toujours, une rapide bio rédigée par Daniel Revers, donne les premiers points de repère pour les plus curieux.
Ce genre s’adresse aux amoureux de la musique comme de la bande dessinée et s’il n’avait ce format rectangulaire un peu étroit, il serait parfait.
A découvrir…

Par MARIE, le 15 novembre 2006

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