SCOTLAND YARD
Poupées de sang

Après avoir mis hors d’état de nuire le sinistre Carfax, l’inspecteur Tobias Gregson s’est mis en quête pour retrouver l’autre fuyard du fourgon cellulaire, le sanguinaire R.M. Renfield. Profitant d’un homicide perpétré dans la maison même où le tueur a été séquestré lorsqu’il était enfant, le policier, accompagné par son compère le docteur Seward, a tôt fait de découvrir l’ampleur des traumatismes psychologiques et physiques subis par celui-ci. Pendant ce temps, Faustine Clerval, son assistante du Yard, s’est transportée chez le psychiatre Frederick Treves qui a suivi Renfield pour obtenir son dossier médical et les poupées brisées auxquelles il tenait. Mais, les trois limiers ne se doutent pas que le meurtrier les épie dans l’ombre, se tenant prêt à assumer une vengeance qui ne pourra que se dérouler dans un bain de sang. A moins que Gregson obtienne quelque aide de la part de la pègre locale mais sera-ce suffisant ?

Par phibes, le 13 août 2013

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Notre avis sur SCOTLAND YARD #2 – Poupées de sang

Pour clôturer sa troisième participation à la collection 1800 de chez Soleil après Mister Hyde contre Frankenstein et Allan Quatermain et les mines du Roi Salomon, Dobbs revient dans son évocation victorienne dédiée au légendaire quartier général de la police londonienne, Scotland Yard.

Cet opus remet en selle le fameux inspecteur Tobias Gregson et son équipe, dans la suite de leurs investigations contre deux tueurs singulièrement monstrueux. Ayant réglé le cas de Carfax, les voici donc maintenant lancés sur les traces de l’inquiétant Renfield. A n’en pas douter, Dobbs a le don de nous immerger via son nouvel épisode dans des ambiances qu’il maîtrise tout particulièrement, à la fois sombres et oppressante, jouant sur des caractères torturés, déshumanisés à souhait, psychologiquement déstabilisants.

Grâce à la thématique de la collection 1800, Dobbs trouve une certaine habileté à faire intervenir dans cette fiction sanguinaire tout un lot de protagonistes à la fois sortis du monde réel et du monde de la littérature du 19ème. C’est ainsi que, sous le couvert des investigations de la police londonienne, l’on croise le romancier Bram Stocker (en grand inspirateur) et de nombreux personnages fictifs purement charismatiques qui ne manqueront, tel Renfield et Gregson, à nous embarquer dans leur histoire sordide.

Si le travail au scénario est des plus convaincants, le jeu graphique de Stéphane Perger a le don d’enfoncer le clou. Conformément à ce style de dessin direct qu’il s’emploie à entretenir avec une adresse exponentielle, cet artiste ne manque pas de nous subjuguer par la justesse et la beauté de son coup de pinceau. Chaque vignette se révèle d’une très grande représentativité, d’un réalisme superbe au niveau des décors historiques et des personnages, et drainent, de par l’utilisation d’une colorisation adroite, des atmosphères oppressantes.

Une fin de diptyque qui nous plonge avec art au cœur de l’horreur et qui se veut conforter le talent incontestable de deux auteurs plein de générosité et d’inventivité. Frissons garantis !

Par Phibes, le 13 août 2013

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